Critique Manga Kiriko Kill

5
Kiriko Kill

par Pois0n le ven. 31 janv. 2020 Staff

Cauchemar au bureau

Si Kiriko a apparemment eu droit à de précédentes aventures (également traduites chez Komikku), rien dans Kiriko Kill ne le laisse deviner, d'où, sans doute, la possibilité de lire ce second one-shot sans être le moins du monde dérouté si l'on ne connaît pas le premier.


Le pitch de Kiriko Kill est semblable aux milliers de récits d'horreur à la japonaise basés sur la légende urbaine de l'entité vengeresse 2.0. L'insouciance des premières pages laisse rapidement la place au malaise, le vernis clinquant de l'entreprise modèle ne tardant pas à se fissurer. Rien ne surprend, des brimades que subit Minami au coup du site web mystérieux. Du classique oui, mais du classique qui se lit sans déplaisir, les évènements s'enchaînant de façon fluide et l'ambiance plongeant de plus en plus dans le glauque.


On regrettera en revanche que l'aspect gore du titre soit finalement assez soft. Il y a quelques cases pas très ragoûtantes, mais globalement, rien de particulièrement fifou. La seule originalité provient de certaines des apparitions de Kiriko, mais là encore, l'effet fonctionne une fois, pas deux.

Le côté horrifique n'est donc qu'à moitié rempli. Pas assez dégueu ni surprenant, Kiriko Kill manque surtout du principal ingrédient de tout bon récit d'horreur : la tension, le suspense. La peur n'est pas là, on ne ressent aucun sentiment d'oppression, à aucun moment l'on ne pense réellement Tôma et Minami en danger, comme si ces deux-là avaient le totem d'immunité juste parce qu'ils sont les personnages principaux.


Néanmoins, Kikiro Kill, bien que sans surprises, se lit plutôt bien... jusqu'à la conclusion, rapide, facile, et, disons-le tout net, peu convaincante. Sans parler de coïncidences un peu grosses autour d'un certain personnage. Et ce n'est pas le plot twist de fin, à la façon de ces bons vieux Chair de Poule, qui arrange les choses, au contraire...

Au final, ce que l'on retient de Kiriko Kill, c'est que le plus dérangeant, c'est bien le comportement des humains et non les actes sanglants d'une revenante aux bras démesurément longs.


Visuellement, c'est fin et propre (un comble), avec des visages expressifs et détaillés, un joli travail sur les regards et les expressions de terreur, et des décors qui, s'ils se ressemblent tous immeuble de bureaux oblige, ont le mérite d'être presque toujours présents. Le seul petit couac, c'est peut-être un certain manque de dynamisme quand il y a du mouvement, que le découpage des cases ne parvient qu'en partie à rattraper. Néanmoins, c'est joli.


Kiriko Kill n'est donc pas un mauvais manga, mais s'avère trop fade à presque tous les niveaux pour réellement convaincre. Ça passe le temps pendant une heure, mais on l'oubliera sitôt lu...

En bref

Trop classique, trop timide sur tous les plans, Kiriko Kill fait le minimum syndical dans sa catégorie mais peine à convaincre pour cette raison. Pas mauvais en soi, mais pas bon non plus...

5
Kiriko Kill
Positif

C'est plutôt joli...

Quelques bonnes idées

Negatif

... mais peut-être "trop" propre?

Des coïncidences un peu grosses

Ni effrayant, ni dégoûtant

Globalement fade

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