Critique Manga Imagination Real

5
Imagination Real

par Pois0n le lun. 22 juil. 2019 Staff

Les gens l'appellent l'idole... classée X

Comme si ce mois de Juillet n'était pas déjà assez chaud, les éditions Niho Niba ont décidé de monter la température d'un cran supplémentaire avec non pas une, mais deux nouvelles sorties. Imagination Real comprend l'histoire longue éponyme occupant la plus grosse partie du tome, complétée par deux petites d'une trentaine de pages chacune. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que la couverture joyeuse et colorée ne laissait vraiment, mais alors vraiment pas deviner le contenu.

Pourtant, au début, tout va bien : la narration se centre sur Kazu, un jeune fan d'idols, et Honami, qui en est justement une. Amoureux l'un de l'autre sans oser se l'avouer, les deux jeunes gens sont très mignons et la tournure très crue de leur relation, hentai oblige, se veut très réussie. Honami se soumet, oui, mais uniquement au lit et quand, une fois le secret éventé, la producteur de la jeune fille lui impose un chantage osé, c'est le dialogue et le soutien qui règne au sein du couple.

A côté de ça, Seika, une idol accusée à tort de mœurs légères, se retrouve elle aussi soumise au chantage pour pouvoir garder sa place...

Sauf que. Quand on a lu le one-shot autobiographique « nude » d'Hiromi Yamase alias Mihiro, on sait très bien jusqu'où les producteurs peuvent aller pour conserver leur poule aux œufs d'or dans la vraie vie et passé le premier chapitre, Imagination Real n'a clairement plus rien du hentai gentillet. Son ambiance se rapproche davantage de celle, amère, d'un Métamorphose. Peut-on dire de filles manipulées ou brisées jusqu'à se satisfaire de leur sort, qu'elles sont consentantes ? Clairement pas. Et surtout, à aucun moment Takeda Hiromitsu n'essaie de nous prétendre que la situation de ses héroïnes, devenues les choses des hommes entre les mains desquelles elles sont tombées, est enviable. Oui, elles prennent indéniablement du plaisir physique, mais le reste, ce n'est ni plus ni moins que du lavage de cerveau. L'avant-dernier chapitre, faisant la lumière sur ce qu'a vécu Honami, et la réaction de son copain, ne font qu'enfoncer le clou. Le côté scénarisé a beau être léger face à la débauche de sexe à toutes les pages, l'auteur sait rappeler régulièrement ce que perdent ses personnages. L'arrière-goût amer d'Imagination Real donne donc une profondeur inattendue à cette histoire d'idols dont on n'attendait pas forcément le moindre effort scénaristique.

Il en va de même dans la première des deux histoires courtes, où la présidente du club de kendo se voit contrainte de céder au directeur de l'établissement scolaire, quitte à devoir renoncer au garçon qu'elle aime ; ainsi que dans la seconde, où une femme s'éprend de l'étudiant auquel elle donnait du soutien scolaire... quitte à risquer son mariage dans l'histoire. Heureusement, la fin de celle-ci se veut moins pessimiste et ce, quelle que soit la façon dont vous préférez l'interpréter.

Néanmoins, contrairement à Métamorphose qui était un véritable roman noir en manga, Imagination Real ne possède pas cette volonté de faire passer un message. Tout y est trop exagéré, irréaliste ; même si inspiré de pratiques bien réelles dans certaines agences, impossible de prendre l'histoire au sérieux à partir du moment où l'on a droit à une parodie de jeu télévisé avec un mur d'escalade composé de pénis. Les filles sourient, semblent se complaire en tant qu'objets sexuels, et si les responsables sont clairement présentés comme de gros salopards, ils gagnent tout de même à la fin... Bref, le manga envoie des signaux contradictoires entre le fond et la forme, sans doute pour garder un certain côté « récréatif » et une partie du lectorat avec. On a l'impression que l'auteur essaie de se détacher des hentai au discours problématiques mais sans oser aller jusqu'au bout de son idée...

Hentai oblige, parlons du sexe. S'il est clair que voir les filles se faire humilier pendant 200 pages n'a rien d'excitant, tout y passe. Costumes, accessoires en tout genres, positions variées, à deux, plusieurs ou en groupe... Il n'y a pas grand-chose à redire sur l'aspect graphique du titre, faisant la part belle à ses héroïnes et surtout leurs énormes poitrines. Pas mal de fluides dégoulinent un peu partout... finalement, les pénétrations sont ce qu'il y a de plus soft, ce qui vous donne une idée.

En bref

Au final, difficile de savoir quoi penser d'Imagination Real, qui dénonce les situations qu'il met en scène mais avec un traitement si léger que le sexe prend largement le dessus. Il n'en reste pas moins un bon hentai, largement au dessus du sexe pour le sexe décérébré de bon nombre de titres, et c'est déjà pas mal.

5
Imagination Real
Positif

Un peu plus subtil qu'il n'y paraît...

C'est plutôt joli

Aucun sentiment de répétition

Le plus barré des jeux télé

Negatif

... mais maladroit dans l'exécution

Il faut aimer les histoires de chantage

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