Critique Patissier and Vampire 1

Plus shônen-ai que yaoi, Patissier and Vampire est un recueil de petites histoires mignonnes et légères. Le genre qui donne le sourire, et ce, bien qu'il n'ait en lui-même rien d'exceptionnel. Majoritairement la faute à la longueur des histoires en question, extrêmement courtes.

Les trois premières, dont celle donnant son titre à l'ouvrage, dépassent en effet à peine la vingtaine de pages... Autant dire que scénaristiquement, il ne faut pas s'attendre à un miracle ! Résultat, même si « Patissier et Vampire » est très sympathique et assez drôle, on ne peut que regretter son côté expédié. Un défaut moins ostensible dans « Boutique électronique de l'oiseau bleu » et « Après la pluie, la beau temps », qui, paradoxalement, sont moins développées, s'attardant exclusivement sur le rapprochement entre les protagonistes, au détriment de la profondeur. Reste que... ça fonctionne. Si la première se veut plus dramatique, mais également moins intéressante sur le plan narratif, entièrement axée sur le passé de Shizuka et du propriétaire de la boutique ; la seconde parvient à plutôt bien retranscrire le blues d'Uki et la complexité de ses sentiments. La contrepartie, c'est cette fois l'absence totale de background. Bref, on a l'un ou l'autre, mais pas les deux. Et, au final, ce n'est pas si grave. Chacune des trois histoires possède son ambiance propre, saupoudrée d'un petit côté doux-amer mais jamais pesant qui leur est commun.

La seconde moitié du recueil est elle aussi coupée en trois, mais met en scène le même duo tout du long, à savoir un fantôme et le propriétaire de l'appartement qu'il hante. On retrouve ici la légèreté de « Patissier et Vampire », Yû ayant pour unique passe-temps de faire tourner Ôya en bourrique en effrayant tous les locataires potentiels. Pour autant, ça ne veut pas dire que le duo est beaucoup plus approfondi que les précédents. Les trois chapitres sont dépourvus de lien entre eux, et même si l'on appréciera que le dernier, composé seulement d'une poignée de pages, fasse le lien avec la toute première nouvelle du livre, les intrigues sont donc aussi simples que les autres. Dommage, mais l'humour rattrape largement le tout.

Graphiquement, le trait de Yo Asami est très propre. Les décors brillent par leur absence, compensée par un talent indéniable en ce qui concerne les cheveux mi-longs de certains des persos. Les expressions sont aussi plutôt réussies, qu'il s'agisse de l'air bougon du pâtissier, de la bouille souriante de son vampire, de la détresse d'Uki ou de l'air facétieux de Yû : toute une palette d'émotions, très bien rendues. Bref, Patisser and Vampire ne sort pas du lot, mais n'est pas désagréable à regarder pour autant.

En dépit de ce côté sous-développé inhérent au format, Patissier and Vampire est donc une lecture vraiment sympathique et (presque) tous publics, tantôt complètement délirant, tantôt plus dramatique, mais jamais absurde ni lourdingue, et possédant toujours ce petit côté attendrissant qui fait mouche. On ne peut que refermer le livre avec le sourire aux lèvres, et ça, c'est déjà pas mal, surtout pour cinq euros.

Pour cette raison, l'ouvrage écope de l'occasionnel « point bonus coup de coeur », parce que si 7, c'est un poil généreux, 6, ce n'était à l'inverse pas assez.

Pois0n

http://twitter.com/Svetlana_Mori Auteur de romance fantasy et paranormal romance. Photographe amateur, amoureux de musique hardstyle, gameur, dolleur, ayant vendu son âme à Domino's pizza.
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