Critique Manga Last notes #3

Le titre de Kanoko Sakurakouji nous offre jusqu’ici un récit plaisant où s’entremêle romance et fantastique. L’atmosphère enivrante et particulière qui se dégage de la boutique d’encens ainsi que les liens forts qui unissent les personnages ont réussi à éveiller notre intérêt. Les choses s’accéléraient tout doucement à la fin du précédent tome avec la prise de conscience des sentiments de notre héroïne pour l’un des personnages et donne ainsi envie de découvrir le fin mot de l’histoire.

Troublée par la prise de conscience de ses sentiments, Emiru ne sait plus trop comment réagir en présence d’Aki. Elle préfère l’éviter et reste persuadée que ses sentiments ne sont pas réciproques. Elle prend la décision de retourner dans son village natale afin de trouver des indices laissés par son grand-père sur l’encens des âmes et espère ainsi faire plaisir à ceux qui l’ont recueillie. Sollicité par Mihiro, Aki laisse Haru accompagner Emiru. Ce voyage rapprochera-t-il les deux jeunes gens ?

Il n’est jamais facile de tomber amoureuse pour la première fois et on ne sait pas toujours comment réagir en présence de l’être aimé. L’auteure réussit parfaitement à illustrer l’état d’esprit de notre héroïne qui se sent comme étouffée par les nouveaux sentiments qui la submerge. On a bien sûr le droit aux habituels questionnements de l’héroïne mais ces derniers trouvent une explication logique au vu du lien si spécial qui unit Mihiro à Aki. Le comportement d’Aki ne va pas vraiment arranger les choses et Emiru devra se passer de lui pour aller fouiller dans la maison de son grand père à la recherche d’indices. Le voyage en tête à tête avec Haru aura vite fait de rapprocher les deux jeunes gens. Troublé par le comportement de notre héroïne, Haru va alors être submergé par un sentiment étrange. Il va alors dépasser les limites tout en étant conscience des sentiments d’Emiru pour son frère. L’auteure va d’ailleurs prendre le temps de développer plus en profondeur le personnage d’Haru resté un peu en retrait jusqu’ici. On découvre donc avec un réel intérêt des facettes de sa personnalité insoupçonnée et surprenante.

On fera également un bond dans le passé et on reviendra au moment où Aki a été adopté par la famille d’Haru. Un passage poignant et véritablement plaisant dans lequel l’auteure met en lumière les liens très spéciaux qu’entretient Aki avec Mihiro et Haru. Cela nous permet non seulement de cerner la nature de ces relations complexes qui les unissent mais rend également les personnages terriblement humains. Le comportement qu’adopte Aki prend alors tout son sens que ce soit la reconnaissance envers son frère ou la culpabilité ressentie envers Mihiro. Il se sent tellement redevable qu’il ira même jusqu’à refouler ses propres sentiments. L’auteure approfondi réellement ses personnages d’un point de vue psychologique et donne par la même occasion du corps à son récit.

Suite à un événement, les personnages vont arriver au point de non-retour, chacun sera forcé de changer et on assiste alors à leur évolution. Aki en ressort réellement grandi et prend confiance en lui, sa relation avec Emiru va alors prendre un nouveau tournant. En plus de nous servir un beau dénouement, l’auteure n’oublie pas la quête de l’encens des âmes et réussit habillement à la conclure en quelques pages.

Si tout comme moi vous n’avez pas la possibilité de vous prendre les dix-huit tomes de Black bird qui représentent tout de même un sacré budget, cette petite série vous permettra tout de même de vous faire une opinion sur le travail de l’auteure. En ce qui me concerne, je l’ai suffisamment appréciée pour qu’elle me donne envie d’acheter Black bird.

On se plaint souvent des séries trop longues mais ce n’est pas toujours évident pour un auteur de mettre en place tout un univers et de développer en profondeur ses personnages sur une courte série. Pourtant Kanoko Sakurakouji y parvient sans mal, l’intrigue est bien menée dans son ensemble et elle réussit à donner une vraie touche d’originalité en conférant à son récit une ambiance bien particulière. Elle arrive en plus à rendre certains personnages très attachants à travers leurs passés difficiles et à créer des liens forts entre eux. Si vous cherchez un shojo agréable à lire en trois tomes, celui-ci pourrait peut-être vous plaire.