Critique Manga Arrogant Prince & Secret Love #1

Récemment découverte avec son titre Mad Love, Naduki Koujima revient aux éditions Taifu avec cette fois-ci une série en deux tomes mettant en scène l’histoire d’amour entre un prince arabe et un garde du corps japonais. Une invitation au pays des milles nuits qui pourrait avoir de quoi nous charmer.

« J’ai immédiatement su que j’allais avoir affaire un homme des plus pénibles »

Promise au second prince d’un important pays producteur de pétrole, Koyuki ne souhaite pas rencontrer le prince héritier et frère ainé de son époux avant ce dernier. Akito qui est leur garde du corps attitré doit tout faire pour que cette rencontre n’ait pas lieu durant le séjour du prince au Japon. Le jeune homme va devoir passer son temps à surveiller un prince qui malgré son arrogance possède beaucoup de charme. Akito parviendra-t-il à remplir sa mission ?

L’idée du garde du corps qui doit empêcher la rencontre de la fille de son client avec le frère de son futur époux afin de ne pas compromettre les fiançailles à cause de leurs mauvaises relations est un pitch de départ assez sympathique puisqu’il s’éloigne des romances classiques qu’on a l’habitude de nous servir. On est d’ailleurs rapidement mis au parfum par l’auteure qui nous expose la problématique de façon simple et claire ; on devine donc assez facilement le petit jeu auquel on va assister entre Muzzafar et Akito. Le personnage de Muzzafar est assez stéréotypé, bel homme, arrogant et se croyant tout permis de par son statut de prince mais qui n’en reste pas moins assez charmeur ; sa personnalité correspond bien au rôle qu’on lui a attribué dans le récit. Par contre, le personnage d’Akito se révèle assez décevant et peu crédible. En effet, on a vraiment du mal à croire qu’il est garde du corps, il se laisse complètement manipuler et n’oppose aucune résistance lorsque le prince met à mal sa dignité. Par ailleurs, il tombe trop rapidement sous le charme de Muzzafar et c’est ce qui rend la suite malheureusement très prévisible avec les habituels questionnements du héros dépassé par la situation.

Si Akito se révèle assez lisse, l’auteure va tout de même mieux s’en sortir avec le personnage de Muzzafar qui s’annonce plus intéressant que ce à quoi on pouvait s’attendre au début du récit en faisant notamment des révélations sur son passé et sur ses relations difficiles avec sa famille.

Enfin le problème initial trouvant finalement rapidement sa solution, je me demande ce que l’auteure va nous raconter dans le second tome puisque l’histoire aurait très bien pu s’arrêter avec ce premier tome. Cela dit même si ce n’est pas l’intrigue du siècle, elle a au moins le mérite d’exister. L’auteure a fait quelques efforts de ce côté-là par rapport à sa précédente œuvre.

Concernant les graphismes, le trait de l’auteure s’est un peu amélioré par rapport à sa précédente œuvre ; les visages sont moins figés et les expressions des personnages sont plus variées. Elle utilise également un peu plus intelligemment les jeux de regard entre les différents protagonistes et les scènes de sexe restent sensuelles. Les différents décors et accoutrements sont bien dessinés même si elle aurait pu être un peu plus généreuse avec une thématique comme celle-ci. Le tout est agréable, par contre en ce qui concerne les animaux ce n’est pas encore ça.
Quant à l’édition, rien à redire.

Meilleure que sa première œuvre, ce nouveau titre de Naduki Koujima offre un divertissement tout à fait correct malgré ses quelques défauts. On déplorera surtout le manque de crédibilité de l’un des protagonistes et une évolution des sentiments trop rapide. Si vous aimez l’auteure, vous ne serez probablement pas déçu par ce titre. Par contre si votre niveau d’exigence est assez élevé, passez votre chemin. Rendez-vous en octobre pour la suite !

Note : 6.5/10