Critique Manga Baby-Sitters #6

On retrouve avec attendrissement les bouilles impayables des enfants de la crèche de l'école dans ce nouvel opus de Baby-sitters, même si les différents chapitres y sont d’inspiration inégale.
L'auteure pioche en effet ses trouvailles de gags et d'anecdotes dans son entourage, et l'effet patchwork qui en résulte se voit un peu.

Par exemple, si on apprécie l'histoire de l'enfant qui ne peut pas obtenir un jouet que possèdent tous ses camarades venant d'un milieu plus aisé que lui, la situation se prêtant à des dialogues intéressants et pleins d'émotion, on regrettera en revanche la mise en scène qui y est irréaliste et peu crédible (les gamins coincés dans la haie...), et rend l'ensemble un peu poussif.

Par ailleurs, l'accroche de Glénat concernant ce tome nous promet des rebondissements romantiques autour de Ryuichi. Depuis le temps que les filles en tombent amoureuses sans qu'il ne s'en aperçoive, voilà que notre héros reçoit une lettre d'amour dans son casier!
Même si ce n'est pas le sujet de la série, on s'avouait volontiers curieux de découvrir comment la mangaka allait exploiter cette intrigue, malheureusement le côté expédié (bien que prévisible) de l'affaire nous interroge sur la pertinence et l'intérêt d'avoir introduit cet élément dans le récit.

Heureusement Hari Tokeino se rattrape avec un excellent passage centré sur la directrice, drôle et émouvant, un autre plutôt touchant sur la relation fraternelle dans la famille Kamitani, et enfin un intermède comique sur les bisous, une coutume inhabituelle voire gênante au Japon.
Encore une fois par contre, la nouvelle avec le jeu de rôles plongeant les personnages dans un conte s'avère franchement dispensable...

Grâce à ses graphismes doux, le titre reste très sympathique à parcourir, et on adhère à cette atmosphère entremêlant les joies, les bouleversements et les colères enfantines, avec des tout-petits plus adorables les uns que les autres.
On aurait aimé toutefois qu'il y ait un meilleur écrémage des sujets évoqués tout en imaginant un fil rouge plus consistant, car on commence à sentir que la sauce est rallongée artificiellement et c'est dommage (10 tomes au Japon, déjà...).