Critique Manga Vampire #1

Des manga de vampires, on en trouve à foison désormais. Cependant, ce qui démarque celui-ci de ses pairs, c'est son traitement du mythe très respectueux de la forme classique. Yuki Takahashi s'est certes inspirée du Dracula de Bram Stoker, mais elle s'est aussi et surtout inspirée des faits historiques ayant probablement nourri l'imagination de l'écrivain lui-même. Ainsi retrouve-t-on dans cette série le fameux "Vlad l'empaleur", tristement rendu célèbre par ses actes cruels, et Elisabeth Bathory, la "comtesse sanglante".

D'autres éléments font de ce manga une oeuvre assez unique. À commencer par son dessin : bien que cette série ne soit pas si ancienne, son graphisme présente cependant un aspect vieilli, loin du côté lisse et épuré des productions commerciales habituelles. Il n'est pas impossible que cela en rebute plus d'un, mais ceux qui apprécient les dessins différents de ce qu'on voit couramment devraient être intéressés.

Il y a aussi la construction des chapitres. On pourrait dire, en fait, que chaque chapitre peut se lire comme un récit indépendant, bien qu'une continuité les unisse. Mais l'évolution du récit, des personnages et des situations est tellement importante de l'un à l'autre, et leurs développements sont si radicaux, qu'on ne peut que les regarder tour à tour comme des oeuvres complètes.

Seul le quatrième chapitre retombe dans une forme d'intrigue un peu plus courante et commerciale. Néanmoins son côté horrifique en rend la lecture très sympathique et un brin effrayante. Car dans ce manga, les vampires ont du charme, mais un charme sournois qui ne dissimule pas leur dangerosité. Leurs regards hypnotisants sont ceux de prédateurs.

Ce shôjo horrifique devrait satisfaire les amatrices du genre, grâce à des vampires aux antipodes de ceux de Twilight ou de Matsuri Hino.