Critique Manhwa Muryong #1

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Muryong

par Sherryn le mer. 9 mai 2012 Staff

Il est souvent difficile pour les manwha de tirer leur épingle du jeu dans un marché principalement dominé par les manga. Et malheureusement, Muryong ne fera pas partie de ces titres qui révéleront la Corée à ceux qui n'auraient pas encore trouvé leur manwha de prédilection.

Le premier problème que l'on rencontre à la lecture incombe à l'éditeur : une page de plein texte servant d'introduction à l'histoire, afin de poser le cadre. Imprimé en blanc sur fond noir, italique, tellement fin qu'on arrive à peine à distinguer le texte, alors le déchiffrer... Bref, une gageure.

Puis commence l'histoire. Si les décors avaient potentiellement de quoi séduire (détaillé, et des gris hachurés plutôt originaux en comparaison des éternels trames), on déchante malheureusement assez vite avec l'apparition des personnages. Le trait sur ces derniers s'avère en effet relativement inégal. Leur aspect général dérange un peu, surtout au niveau des yeux, à la fois trop grands et trop ronds proportionnellement à la taille de la tête. Mais le plus gênant, c'est sans conteste ce manque d'expressivité sur leurs visages. Dans certaines cases, l'émotion portée par les paroles ne correspond pas du tout à celle que l'on voit sur le dessin, ce qui s'avère assez dérangeant. La faute en incombe peut-être partiellement à l'absence de codes graphiques, l'un des seuls utilisés par le manwhaga étant les lignes de vitesse.

La même maladresse se constate dans le découpage des planches et le rythme de l'histoire...

La caractéristique du style manga consiste en un découpage cinématographique et un travail fait sur le rythme auquel le lecteur lira la page : ainsi, quand on lit un manga, on est normalement emporté par la vitesse des scènes d'action, puis on se repose un moment sur les passages calmes. La lecture simple permet de ressentir ces mouvements, ces phases de repos, qui donnent l'impression de regarder un film.

La lecture de Muryong ne procure pas du tout les mêmes sensations. On comprend l'histoire, on arrive à suivre le récit, mais les cases se suivent à vitesse égale, ne permettant pas de ressentir les accélérations ou ralentissements indispensables pour rendre la lecture palpitante.

Qui plus est, les personnages auraient mérité davantage de profondeur. On suit leurs aventures, mais sans connaître leurs caractères, leurs aspirations, leurs expériences passés, ou ce qu'ils représentent les uns pour les autres. Pour l'instant, on a l'impression qu'ils ne sont que des figures se déplaçant sur un cadre de façon à former une histoire, mais on ne ressent pas chez eux une épaisseur en tant que protagonistes.

L'intrigue en général s'en tire moyennement. Les évènements se succèdent sans guère d'originalité, parfois avec des stéréotypes agencés de telle façon que leur incongruité s'en trouve rehaussée. Relevons que ce tome 1 semble cependant ne contenir qu'une grosse introduction, il reste donc à voir comment sera amenée la suite.

Reste que sur la base de ce premier tome, la série semble largement dispensable. Il vaut peut-être mieux se procurer les deux premiers d'un coup pour s'en faire un avis plus large.

En bref

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Muryong
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