Critique Manga Ikigami - Préavis de Mort #7

Comme toujours, ce nouveau volume d'Ikigami nous propose 2 courtes histoires de 3 chapitres.

La première, qui est de loin la plus réussie des 2, est celle d'un jeune passionné de photographie, Takaaki. Depuis tout petit, il passe son temps dans l'atelier de photographie d'un vieux couple et souhaite les aider dans leur travail une fois qu'il en aura l'âge. Mais de nos jours, le numérique prend de plus en plus le pas sur l'argentique et nos vieux photographes, très traditionnels, se refusent à équiper leur boutique en conséquence : ce sera l'argentique ou rien. Influencé par les cours de photographie qu'il suit, Takaaki se procurera un appareil numérique, ce qui jettera un froid entre lui et les 2 photographes qu'il fréquente depuis son plus jeune âge. Il recevra un peu plus tard l'ikigami...

Cette première histoire est très réussie et surtout très émouvante dans sa conclusion. Elle nous montre un jeune homme passionné et généreux, qui cherchera à tout prix à préserver un vieil homme au coeur fragile qu'il affectionne particulièrement et qui lui a tout appris. Takaaki n'hésite pas à prendre sur lui-même et mettra les petits plats dans les grands lorsqu'il s'agira de remonter le moral de cet homme qui ne sait plus où il en est et qui a peur d'être obligé de céder à la technologie qu'il répugne afin de sauver sa boutique.
Une fort jolie leçon d'humanité qui arrachera peut-être même une petite larme aux plus sensibles d'entre vous.

La seconde histoire est nettement moins prenante. Elle met en scène un street dancer du nom de Katsunori qui décide d'arrêter la danse pour se consacrer à ses études et donner des cours. Un an plus tard, il a beaucoup grossi et n'est déjà plus que l'ombre du danseur qu'il était. Il se contente désormais de conseiller un groupe d'amis danseurs et de les aider à progresser. Lorsqu'il recevra son préavis de décès, il regrettera amèrement d'avoir abandonné sa passion et souhaiterait danser une dernière fois... mais en est-il encore capable ?

Moins intéressante et moins prenante, cette histoire se laisse bien lire malgré tout. On peut aisément comprendre le désarroi d'un jeune homme ayant sacrifié sa passion pour des études qui ne lui serviront jamais à rien, mais ces 3 chapitres ne prennent pas autant le lecteur aux tripes que les précédents. Tout au plus ressentira-t-on de la pitié pour Katsunori, mais rien d'aussi fort que les sentiments suscités par l'histoire de Takaaki, notamment.

Comme toujours, on retrouve également Fujimoto, notre livreur d'ikigami, çà et là tout au long de ce volume 7. Son travail et celui de ses collègues est désormais surveillé et il va devoir montrer qu'il soutient activement la loi de sauvegarde de la prospérité nationale. Malheureusement, cela ne représente au total que quelques pages et on ne peut toujours vraiment pas parler de fil rouge. De plus, on n'assiste à rien qui pourrait suggérer un changement prochain sur ce point. Un scénario suivi n'est donc pas à l'ordre du jour.
On en est de plus en plus sûr : Ikigami ne restera très probablement qu'une succession de mini-histoires dont Fujimoto ne sera pas le véritable héros.
Mais la formule adoptée par l'auteur n'en est pas mauvaise pour autant, loin de là, et c'est avec plaisir que nous ouvrirons le prochain volume qui nous racontera sans doute à nouveau 2 histoires dans le même genre, ce qui est toujours bon à prendre.