Critique Manga Je ne suis pas mort #1

En ouvrant ce titre, on ne sait pas réellement à quoi s'attendre.

En effet, on démarre avec un salaryman moyen proche de la retraite, qui après un licenciement budgétaire voit sa vie chamboulée.

On entre donc dans la réalité de pleins fouet et on ne peut en ressortir que chamboulé. Entre licenciement, suicide, abandon familial et remise en question... Ce titre nous met en face de toutes nos peurs et nos questionnement existentiel.

On ne nous épargne rien et même si le passage entre la vie citadine et le retour à la nature s'avère plus facile que ça ne le serait dans la réalité. On se prend assez vite d'affection pour le personnage de Kenzô qui loin d'être défaitiste décide de profiter de la nouvelle vie que le destin ou le hasard a pu lui accorder.

On revient donc aux vraies valeurs de la vie, c'est-à-dire : la survie, l'harmonie et le respect face aux éléments ainsi qu'un retour aux bonheurs élémentaires.

Pourtant, malgré ce vent d'air frais que déploie ce one-shot plutôt atypique, on peut reprocher le fait que le rapport à l'ancienne vie du personnage soit trop occulté. Mais il est facile de comprendre qu'avec un format aussi court, l'auteur n'avait pas d'autres choix que d'aller à l'essentiel et il a réussi ce pari de façon plutôt efficace.

Le graphisme quant à lui, relève de l'ancienne école de mangaka et apparaît donc plutôt vieillot ce qui pourrait malheureusement, en rebuter quelques uns.

L'introspection du personnage principal et sa remise en question sont donc le gros point fort du manga, qui apporte au lecteur une vision plutôt originale de la vie, même si le contenu peut-être parfois brutal et sans concession. Le passage sur la chasse est particulièrement choquant et bestial pour notre monde urbain et "moderne".

En bref, un titre sortant des sentiers battus qui apportera un vent d'air frais dans nos mangathèque et nous fera prendre conscience de la véritable valeur de la vie.