Critique Manga Lesson of the Evil #1

Encore peu rependu il y a quelques années, le genre « thriller psychologique » se développe petit à petit en France avec des titres comme les récents Prophecy ou King’s Game.

Sur cette niche, actuellement dominée par Ki-oon, on oublierait presque que c’est Kana qui a connu l’un des premiers gros succès du genre avec le cultissime Death Note. C’est avec Lesson of the Evil que l’éditeur compte bien renouer avec la même réussite.

Ce premier volume nous emmène dans la classe de première 4 d’un lycée qui ne semble réunir que des cas spéciaux, que ce soient les élèves ou les professeurs.
Au milieu de ces personnalités, nous suivons un jeune professeur, Hasumi, aussi bien apprécié par son entourage que mystérieux. Au fil de la lecture, nous apprenons qu’il n’a qu’un but : remettre l’établissement dans le droit chemin.

Voilà un fil conducteur qui peut faire penser que nous sommes en présence d’un clone du GTO ! Il n’en est rien. Si l’œuvre de Fujisawa se veut déjantée et dans un esprit purement shonen, Lesson of the Evil donne dans une tonalité plus sérieuse.

Rien qu’à voir le dessin, détaillé et mature, il ne fait aucun doute que nous sommes en présence d’un seinen. Le rythme, plutôt lent avec ses 3 chapitres, prend bien le temps de décrire les protagonistes de l’histoire. Notre héros se retrouve à aider tour à tour un enseignant violent en litige avec un élève dont le père est un avocat réputé, un élève victime de brimade et une élève devenue la proie d’un professeur qui la harcèle sexuellement.

Le ton est donc plutôt sombre et les problèmes sont abordés avec le plus grand sérieux. L’étonnant sang froid et la personnalité énigmatique d’Hasumi qui semble avoir un projet très clair en tête pour redresser le lycée. Mais ce n’est pas dans ce premier tome que nous en saurons plus. Et c’est bien ce qui est dommage ! L’auteur prend bien le temps de poser les bases de son histoire et l’immersion est réussie mais malheureusement il n’en dit trop peu sur ce que sera la suite de l’histoire. Du coup, on reste un peu sur sa faim et on est plus curieux de connaitre la suite que véritablement tenu en haleine.

Il est clair que si ce manga n’est qu’un enchainement d’épisodes, on risque de faire le tour la série assez rapidement et de se démotiver pour lire la suite. En revanche, si tout va crescendo, on peut s’attendre au meilleur pour la suite ! A mon avis, le fait que Kana ait sorti simultanément les deux premiers volumes n’est pas qu’un simple coup marketing. On sent bien que le tome 1 n’est qu’une entré en matière un peu longue.

Au final, cette introduction à Lesson of the Evil n’a rien de mauvaise en soit. Le graphisme est maîtrisé et bien dans l’air du temps. On sent également que l’auteur a vraiment voulu creuser la psychologie de ses personnages. L’histoire semble classique mais qui sait, la suite réservera peut être des surprises… si l’on ose franchir le pas du deuxième tome.