Critique Manga Tomie

Tomie est le nom d'une jeune fille magnifique mais maléfique. Irrésistible, elle aura tous les garçons à ses pieds. Ils tombent tous sans exception sous son charme, comme hypnotisés, et la vile Tomie pourra ainsi leur faire accomplir ses 4 volontés, si tordues et sanglantes soient-elles.

Cette série en 3 volumes se présente comme un recueil d'histoires courtes sans rapport entre elles. Le seul élément commun est Tomie, mais il ne s'agit jamais de la même Tomie : c'est chaque fois UNE Tomie mise dans un contexte plus ou moins différent mais la jeune fille possède toujours les mêmes caractéristiques physiques et les mêmes "propriétés". Tomie tient en effet plus du monstre que de l'être humain. Non seulement elle a la capacité de soumettre à sa volonté tous les hommes, qui deviennent instantanément fous amoureux d'elle (ça vire même à l'obsession), mais il faut aussi savoir que si on la découpe, chaque morceau se recompose pour devenir une nouvelle Tomie (et donc, on a très rapidement autant de Tomie qu'il y avait de morceaux) et que si on intègre à son propre corps une partie de celui de Tomie (exemple : implantation capillaire), cette dernière prend le contrôle de son corps et on devient rapidement soi-même une Tomie. Bref, elle est immortelle.
Un peu tordu, mais c'est ainsi... Ajoutons que tout cela donnera très souvent lieu à de sanglantes et ridicules boucheries et à montrer au lecteur de nombreux amas de chair répugnants qui donnent naissance, de façon tout aussi répugnante, à plein de petites Tomie.

Assez rapidement, on est confronté au principal (et énorme) défaut de ce manga : sa répétitivité. Toutes les histoires se ressemblent beaucoup trop et le schéma qu'elles suivent est toujours le même : Tomie sème la zizanie un peu partout autour d'elle et tous ceux qui ont succombé à son charme soit s'entretuent, soit tentent de tuer Tomie elle-même, ce qui fait qu'elle se multiplie. Ça aurait pu passer pour un petit nombre d'histoires, mais au bout d'une vingtaine, ça devient vite assez barbant, sans compter que toutes ces histoires se terminent systématiquement en eau de boudin et de façon très prévisible.
On signalera quand même que les 3 derniers chapitres constituent une histoire suivie un peu plus intéressante que les autres dans laquelle une ancienne victime de Tomie tente de l'empêcher de nuire à jamais, mais c'est bien trop peu pour sauver cette série.

Graphiquement, c'est du Junji Ito, donc ni beau ni laid. On lui reconnaîtra tout de même que son style de dessin colle bien au genre de récit qu'il illustre, mais là encore, rien de transcendant.

Redondant, ennuyeux et plus grotesque qu'effrayant, stressant ou horrifique, Tomie est l'oeuvre sans saveur d'un auteur qui n'a rien d'extraordinaire à quelque niveau que ce soit.