Critique Manga Wolfsmund

8
Wolfsmund

par Abbé le lun. 17 déc. 2012

Plus qu'un document historique, c'est une véritable épopée médiévale que livre ici Mitsuhisa Kuji, ?l'assistant de Kentaro Miura (Berserk),? qui présente pour sa première oeuvre personnelle un tome digne d'un roman. Riche en rebondissements, Wolfsmund offre un regard particulier sur les notions de joug et de révolte. Les personnages mis en scène varient à chaque chapitre, ce qui nuit à l'affect qui serait de circonstance, mais n'empêche pas pour autant de ressentir de la compassion, tant leur destin est toujours tragique.

C'est d'ailleurs le point fort de l'auteur, qui sait imposer rapidement le caractère de ses protagonistes, qu'il s'agisse d'un chevalier, d'une guerrière ou d'une tenancière. Le lecteur est happé d'emblée dans cet univers très sombre, où même les quelques scènes parfois osées renforcent la tonalité dramatique de la série. D'une violence parfois insoutenable, Wolfsmund dépeint avec efficacité un contexte historique, sans enjoliver les faits. Cela ne l'empêche pas d'y inclure des figures célèbres, puisque Guillaume Tell y fait son apparition.

Le dessin, d'un trait appuyé, renforce le caractère noir de l'oeuvre et s'éloigne un peu des codes du manga, mais épouse parfaitement le scénario dont on ne sait pour l'instant quelle est sa direction. Sans être riche en détail côté illustration, le crayon du dessinateur s'emploie à aller à l'essentiel, et rend un visuel parfois proche de gravures dignes du Moyen-Age. La traduction de Ki-oon est également en parfaite adéquation et retranscrit à merveille le pathos qui colle à la trame.

Wolfsmund réussit ?le tour de force de présenter une trame pleine de péripéties en présentant des personnages différents mais qui adhèrent tous à la même cause. Un fil rouge qui semble mis en retrait pour mieux valoriser l'atmosphère sombre et violente qui caractérise la série, mais que l'on suivra attentivement.

En bref

8
Wolfsmund
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