Critique Manga Honey Lemon Soda #9

Rivale plus clichée, tu meurs !

Série culte au Japon, elle paraît peut-être trop tard chez nous, car si elle reste mignonne, elle repose aussi sur des mécanismes narratifs datés désormais dans le shojo manga lycéen, ce qui rend sa lecture un peu bancale.

Dans le tome précédent, Uka et Miura se sont mis ensemble. Après quelques tâtonnements, leur relation est désormais plus équilibrée, du moins pour le lecteur attentif qui, comme moi, aura pu trouver le comportement de Miura un peu limite quand il s'imposait à la candide Uka. C'est beaucoup mieux. Cependant, nous restons dans une relation écriture pour sa dramaturgie et l'autrice en joue un peu trop, un peu trop maladroitement...

Si j'ai aimé la série à ses débuts, c'était pour la place accordée à l'évolution d'Uka, de timide, renfermée et harcelée, à jeune fille prenant confiance et se faisant des amis, s'ouvrant ainsi au monde et en redécouvrant les couleurs. La romance entre elle et son sauveur était juste la cerise sur le gâteau. Ainsi même si elle prend énormément son temps et qu'on n'a pas énormément de moments romantiques entre eux, cela ne me dérange pas vu que le caractère d'Uka et la place qu'elle semble occuper pour Miura pour qui ça change énormément d'être autant attaché à une fille et surtout une fille comme elle, ça je l'accepte. J'apprécie même de voir Uka commencer à s'affirmer dans leur relation et oser dire ses peurs et craintes à la fin de ce tome.

Ce que j'accepte moins bien, c'est le jeu qui est fait pour compliquer leur relation en voulant la pimenter par un réflexe narratif d'autrefois totalement abscons : la méchante rivale amoureuse... Et ici, qu'est-ce que j'ai trouvé ridicule l'arrivée de Nano, la copie conforme d'Uka en plus agaçante et surtout une parfaite copycat pour ainsi voler son petit ami à notre héroïne... C'est tellement gros, tellement énorme. J'ai détesté ! On nous crée du drame pour rien. Tout le monde autour d'eux vient les titiller au lieu de les laisser tranquille et on a bien du mal à comprendre pourquoi. C'est tout sauf réaliste, crédible. Cela m'a profondément agacé cette manière de dynamiser le récit. Heureusement nombre de shojos lycéens ont évolué depuis et savent bâtir des récits autrement.