Critique Manga Je veux t'aimer jusqu'à ta mort #4

Perte, deuil, acceptation, nouvelle voie

Quel contraste entre la douceur des couvertures et la violence de l’histoire ! Ça me serre le coeur.

Je suis décidément de plus en plus
fascinée par l’ambiance et l’atmosphère de cette série douce-amère. Avec
ce tome entre perte, deuil et acceptation, l’autrice frappe fort et
fait mal. Non, la guerre ce n’est pas propre. Oui, il y a des morts.
Oui, c’est injuste. Oui, c’est douloureux. Elle montre avec finesse
chaque étape de cela à travers des regards croisés tous plus justes et
émouvants. C’est une vraie petite pépite.

J’adore la façon dont l’émotion et la
violence se mélangent à la douceur des dessins et la mélancolie de
l’ambiance. Derrière la fausse naïveté des personnages se cache une
grande violence face à ce qu’ils subissent contraints et forcés, le
cerveau lavé depuis longtemps par cette situation qui dure et dure. Le
petite décor de dark academia mignon n’est donc là que pour renforcer
cette horreur qu’on se prend en pleine face.

Mimi et Shina ont donc vécu une grande
perte, Ari encore plus et l’émotion fut là tout au long de ces chapitres
si justes pour décrire cette immense et brutale perte au non du
patriotisme, de l’altruisme, de la stupidité… J’ai été profondément
touchée et je trouve l’autrice géniale dans son écriture fine et
incisive aussi bien des personnages que des situations.

Cerise sur le gâteau, elle relance de
suite l’histoire avec une Shina se cherchant un but, ne voulant plus
subir. Comment ? En développant son don autrement que pour la guerre, un
don de guérison tellement touchant et émouvant qui lui va si bien et
permet de la lier encore plus à Mimi, tout en pénétrant dans les
mystères de l’univers de notre côté de lecteurs. C’est une belle idée,
qui va bien à l’héroïne, qui permet de belles envolées lyriques
graphiques et qui ajoute de l’émotion et de l’espoir au milieu de cette
horreur. Le rebondissement est bien trouvé car l’histoire doit bien se
poursuivre. D’ailleurs l’ajout d’un nouveau personnage, Hal, a de quoi
intriguer également. A quoi va-t-iel servir ? Quel est son rôle dans
tout ça ? Quelle utilité va lui être donné ? Je suis curieuse de la
place qu’iel va trouver.

Subtile, forte, émouvante, cette
série bien trop discrète est pétrie de qualités très humaines dans un
sous-texte des plus rudes malgré l’atmosphère douce et mélancolique
qu’elle dégage. C’est une petite pépite de narration, de lyrisme pour
mettre en scène une violence crue et sans concession qui est ainsi
dénoncée avec d’autant plus de force. Impossible de rester insensible à
ces destins qui passent par tous les stades du deuil ici avec beaucoup
de justesse. Une grande oeuvre en devenir.