Critique Manga Poor Little Mina
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par Tampopo24 le mer. 6 nov. 2024 Staff
Faire découvrir les courants romantique et gothique
J'aime le travail yuri-josei d'Ebine Yamaji et j'étais curieuse de la découvrir dans un autre registre. Je ressors assez mitigée de cette expérience criante de trop peu...
L'autrice a voulu s'essayer à l'écriture / réécriture de texte romantico-gothique d'une Angleterre poussiéreuse, c'est tout à son honneur pour faire découvrir ce courant mais c'est également assez maladroit car inabouti. Le temps de deux histoires bien tristes, elle nous plonge dans cette ambiance d'un autre temps, mais sa narration décousue manquant de nourriture est un peu trop sèche pour rassasier le lecteur ou le mettre en appétit.
Le dessin même de l'autrice souffre de cette envie de présenter un univers gothique et romantique peut-être mal digéré par l'autrice. Son trait personnel tire vers la sobriété, la quasi absence de décor, les fonds blancs et la ligne claire, ce n'est pas forcément le cas du gothique. Elle s'inspire alors de ce qu'elle connaît : la veine horrifique du shojo dans la première histoire de ce tome et la veine dramatique du shojo d'après guerre dans la seconde, mais ça ne matche pas vraiment avec son propre style et cela donne un résultat qui manque cruellement de vie et de relief. On s'ennuie. C'est plat.
Tous ces ratés sont fort dommage car les histoires en elles-mêmes sont de jolies propositions. J'ai aimé dans la première histoire Poor Little Mina croiser cette jeune fille morte trop tôt avant de découvrir la vie, dont le fantôme hante et aspire la vie de ce qu'il croise par regret. Cela m'a amusé retrouver un dessin d'inspiration horrifique shojo avec le côté grandiloquant qu'on connaît. La seconde histoire, plus sentimentale, avait ce qu'il fallait pour m'émouvoir avec ces deux amis d'enfance, qui ont toujours vécu ensemble malgré leur différence d'âge, mais que la vie éloigne quand l'aîné part faire ses études et que la plus jeune reste. C'est plein de non dit sur la condition féminine et les attentes envers les jeunes femmes qui doivent se marier pour faire vivre leur famille parfois. Et ça fait pastiche des Souffrances du jeune Werther.
C'est pour cela que c'est dommage que la forme pêche, que la narration semble si éclatée e décousue, manquant de chair et de gras, pour nourrir le tout. Si cela avait été plus nourri, moins plat, plus dans l'émotion, cela aurait pu être de fort belles histoires marquantes.
En bref
Avide de continuer à découvrir les écrits d'Ebine Yamaji avec ce joli objet sombre bien de saison, je suis malheureusement tombée sur un os. Les intentions de l'autrice pour explorer le courant romantico-gothique étaient louables mais la réalisation est à côté et cela donne une lecture trop plate et fade pour réellement marquer le lecteur. Je suis déçue alors que je pensais être enthousiaste.
Positif
Une belle intention
Des références littéraires claires
Un clin d'oeil au shojo horrifique
Negatif
Une exécution ratée
Des dessins qui mettent peu en appétit
Une narration plate et décousue
Des histoires qui n'ont pas été assez nourries
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