Critique Manga 10 dance #1

Sensuels corps à corps sur musique endiablée

Après avoir découvert l'univers de la danse dans les shojo (merci Swan de Kyoko Arikoshi), dans les shonen (merci Welcome to the Ballroom, et dans les seinen (merci Wandance), j'ai eu envie de voir ce à quoi cela ressemblait dans les magazines de Boys Love avec 10 Dance d'Inoue Satoh, série débutée en 2013 et toujours en cours !

Si comme moi, vous aimez les titres sportifs, les titres de rivalités et de compétition, vous devriez trouver votre compte ici, mais avec en plus une petite touche artistique assez subtile et fine grâce au trait fin et sensuel de l'autrice.

Celle-ci nous emmène à la rencontre de deux champions aux noms très proches : Shinya Suzuki, champion japonais de danse latino et Shinya Sugiki, champion japonais et international de danse standard. Rien ne les prédestinait à se rencontrer et pourtant le second voit dans son cadet tout ce qu'il n'est pas et aimerait devenir. Il lui propose donc un challenge : participer à la 10 Danses, une compétition mélangeant leurs deux spécialités. Nous voici partie à suivre leur rapprochement et surtout leurs entraînements pour se perfectionner chacun dans le style de danse qu'il méconnait.

D'un point de vu formel, j'ai beaucoup apprécié d'entrer ainsi dans l'univers de la danse de compétition et d'en apprendre plus sur les compétitions, les différences, les pas, les exigences physiques et techniques. Même si le trait d'Inoue Satoh n'a pas la puissance de ceux des auteurs que je cite dans mon introduction, elle rend quand même à merveille l'exigence de ce sport et les deux Shinya sont très sensuels et fascinants quand ils dansent.

D'un point de vue personnel, j'ai trouvé cette introduction basée surtout sur leurs entraînement un peu longue et répétitive. Cela est dû notamment à la personnalité, un brin classique, que l'autrice a attribué à chacun. Le danseur standard est rigide, tandis que le danseur latino est plus souple et électrique. Ils ont du mal à s'accorder et les méthodes choisies ne sont pas forcément les bonnes. On sent cependant un réel potentiel entre eux. Il y a d'abord beaucoup d'humour sous les dehors pince sans rire de Sugiki et ils aiment bien se chercher avec Suzuki. Leurs blagues sur fond de drague mélangent danse et propos plus personnels, ce qui m'a plu. Ça m'a beaucoup amusée de les voir se frotter l'un à l'autre sur bien des plans !

Petite déception en revanche, je trouve leurs partenaires totalement éteintes et transparentes, dommage parce que l'autrice insiste quand même sur un cadre loin de certains clichés enfermant du Boys Love où on ne suit que le duo masculin principal. Ici, les familles de chacun interviennent, leurs rivaux aussi et l'univers de la danse en général. Il aurait donc été bien que leurs partenaires féminines aient aussi une place plus conséquente et j'espère que cela viendra.