Critique Manga Midnight Secretary #3

La fierté du vampire

Poursuivons cette petite romance sensuelle entre une secrétaire humaine et dévouée et un vampire fier, possessif et arrogant avec Midnight Secretary , série scénarisée et dessinée par Tomu Ohmi, une habituée aguerrie du josei fantastique et délicieusement niais.

Suite au mastodonte d'ennui que représentait le précédent tome, fort heureusement, ce troisième opus de cette double-réédition ne pouvait que relever un peu la barre. 

Le scénario s'extrait donc de cette torpeur qui noyait le tome 2 en proposant l'arrivée de nouveaux personnages,  des vampires qui imposent de nouveaux obstacles à notre couple mixte.? Ainsi, après le directeur d'entreprise dénué de tout charisme, nous avons cette fois affaire à une vampire passive/agressive au doux nom de Marika qui s'interposera dans la relation fragile entre Kaya et Kyohei. L'intrigue est un peu plus intéressante et permet d'en savoir plus sur le clan de vampire et la relation entre les humains et les vampires.

De même, l'amour entre Kaya et Kyohei évolue en toute sincérité et n'enchaine pas doutes et remises en question comme c'était le cas dans le tome précédent. Cette fois, la relation entre le vampire et l'humaine est plus stable, plus confirmée, donc moins lourde à suivre. L'intrigue prend une tournure plus sérieuse et introduit quelques questions sérieuses quand à l'univers du couple (notamment à travers la mention d'un bébé au cours d'un  chapitre significatif). L'apparition d'un important vampire en fin de volume rehausse un peu le niveau de l'histoire et permet de jouer un peu sur l'image du vampire manipulateur tout en renforçant la solidarité du couple Kaya/Kyohei. Cette fois, l'obstacle du couple , c'est les autres et on ne pourra que saluer la force de ce couple hybride même si en terme de personnalité, on est loin d'avoir affaire à deux grands esprits. 

Même si le scénario est plus relevé dans ce volume, force est de reconnaître que le rythme tombe souvent à plat. En bonne écolière de manga romantique, Tomu Ohmi concentre uniquement son dessin sur les plans langoureux de ses personnages tous calqués sur un même format de silhouette grande taille à la seule différence du design vestimentaire qui sur certains plans possèdent la même allure que les bons vieux catalogues de La Redoute. La pauvreté et l'absence de décors, de trames fortes, de choix graphiques plus audacieux continue de plomber le rythme de ce manga dont le style est basé sur la redite, les grands yeux de biches de Kaya et la largeur d'épaule de Kyohei. Les personnages masculins sont d'ailleurs tous calqués sur la même apparence. 

C'est regrettable car au fond ce style de dessin assez lassant ne se prête pas à cette perfect édition qui reste toujours de qualité. Au final, peut-être vaut -il mieux lire Midnight Secretary dans un format classique et donc plus rapide en terme de lecture plutôt que de se farcir toute une double-édition marqué par la pauvreté du dessin.

Je reste mauvaise langue dans cette chronique puisqu'il faut bien avouer que Midinight Secretary demeure un titre qui séduira avant un lectorat plus friand de romances sensuelles et simples comme il en pleut fréquemment dans des collections de romans telles que Hugo Romance. En ce sens, ce titre peut objectivement plaire à des lectrices qui aiment  les fictions romanesques à la sauce  bit-lit mais cette fois calqués dans le registre du manga.