Critique Manga TezuComi #3

8
TezuComi

par Auray le ven. 26 nov. 2021 Staff

Un dernier hommage

Tezu... quoi ?

En France, nous avons eu la chance d'avoir un hommage adapté pour le public français par les Éditions Delcourt/Tonkam. Dix-huit gros volumes au Japon, et trois dans notre horizon, c'est peu, certes, mais tout de même risqué pour l'éditeur s'il avait essayé de tout faire paraître à l'heure actuelle. Car, c'est aussi des expérimentations graphiques comme scénaristique qui ne peuvent forcément convenir à tout le monde, tant c'est divers et variés. Pourtant, une chose est sûre, c'est que forcément, vous trouverez votre bonheur ainsi que de nouvelles découvertes dans le petit monde de Tezuka.

Tous différents !

La sélection est encore plus pertinente que les précédents volumes pour cette jeune génération qui a su donner à l'ancienne, des exemples de tolérance face aux différences.

La première aventure inspirée de l'inspecteur Modoki est un titre encore inédit en France. Dès le début, on est dans l'ambiance avec un meurtre à résoudre. Le jeune homme est maquillé et dans des habits de femme. Une affaire résolue à deux, avec notamment, un ancien voyou rangé et très proche de notre fameux inspecteur. Un duo atypique assez amusant, et bien sûr, séduisant.

De plus, vous aurez la version féminine de ce genre de duo avec la tendre histoire auprès de celle qui ne se résout pas à tout sacrifier encore pour son art. Doppelgänger, inspiré de Barbara, par les dessins de Belén Ortega (les trois albums Millénium Saga chez Dupuis) est vraiment à découvrir. Les traits sont magnifiques et l'inspiration est effectivement très présente. Comme on le lit dans l'interview, ce sont des interrogations que chaque artiste se pose un jour ou l'autre.

Enfin, on s'amusera à mélanger les genres dans le Princesse Saphir d'Elsa Brants. Vous vous rappelez du succès en manga de son « Save me Pythie » chez Kana ? Elle maîtrise son sujet et arrive bien à mettre en avant qu'une femme d'aujourd'hui ne peut être enfermée dans un rôle que lui donne notre société. Son encadré est très intéressant, puisqu'il parle justement de ce sujet.

Les avengers de Tezuka

Kenny Ruiz (Magic 7 chez Dupuis) a réussi l'impossible : rassembler les principaux personnages du chef-d'oeuvre du maître pour nous donner au fur et à mesure de notre lecture, une vraie bande organisée de héros. Et que dire de son Atom ? Ça a beau être inspiré de Phénix, les fans d'Astro Boy vont être aux anges. Merci, tout simplement d'avoir exaucé le rêve de beaucoup de monde avec autant de clarté et de fun !

La peur au bout du fil

Une ambiance tout autre se profile lorsque vous commencerez « La souris » d'Elsa Bordier (Talli, fille de la lune chez Ankama) sur les fameux dessins de Sourya (Midnight Tales chez le même éditeur par exemple). J'ai vraiment adoré ce récit presque sans paroles. L'ambiance y est au départ jovial, puis, on ressent du malaise, et enfin, la catastrophe. Vraiment incroyable et c'est ça vraiment le bonheur de lire un récit qui maîtrise tant les codes de ce grand art.

Dans une autre catégorie, c'est-à-dire du côté de la science-fiction, vous aurez Big X de David Lafuente (Ultimate Spider-Man) et le créateur et le destructeur de Florence Torta et Philippe Cardona (Sentaï School, l'école des héros). Si le premier ne m'a pas totalement convaincu malgré son pedigree, je n'ai pas boudé mon plaisir lors de la seconde lecture. Le dynamisme fait que l'on suit cette aventure comme une d'Astro tout simplement. Le tout est très agréable à regarder, en plus de retrouver des personnages phares, comme à notre habitude à présent.

La star

En plus d'avoir Ken Niimura, vous aurez aussi comme pour « I Kill Giants », un scénario de Joe Kelly (il faut lire son Deadpool). Ils mettent l'accent sur Black Jack et Pinoko, son assistante favorite. L'opération est évidemment impossible, sauf pour lui. Le thème est donc respecté, mais en plus, on a de l'humour et des dialogues qui traduisent la grande complicité entre ces deux-là. Bravo ! L'interview révèle les différents projets de ces deux artistes encore trop rares, et une surprise de taille est à l'intérieur !

Les petits derniers ne sont pas inintéressants

J'ai aimé replonger dans une ambiance plus moderne de l'enfant aux trois yeux d'Atsuko Ishida. Elle a aidé à dessiner quelques personnages de Pokémon, et, on retrouve ce côté très mignon ici.

L'histoire des jumeaux inspiré d'MW de Shiori Sakurai n'est pas banale. Un scénario qui s'inspire des meilleures séries américaines et qui vous mènera par le bout du nez.

Neko No Chi est un inédit en France. Il permet de découvrir la version humaine et féminine de nos amis les chats, par les traits sensuels de Takeshi Nogami.

Pareil pour Marvelous Melmo que je ne connaissais pas du tout. Il permet ici sous les traits doux de Bokutengou de voir un autre type d'hommage, dans un jeu virtuel cette fois. Quelques personnages cultes vont arriver sous vos yeux ébahis à des moments très surprenants.

Voilà, c'est fini les amis, clap de fin pour cette belle histoire des éditions françaises de Tezucomi. Remercions chaleureusement toute l'équipe de Delcourt/Tonkam d'avoir publié ces différents récits qui nous donnent qu'une seule envie, voire d'autres œuvres de Maître Tezuka publiés en France. En attendant, les éditions prestiges chez le même éditeur existe. Sautez sur Ayako, l'histoire des trois Adolf, Barbara, ou encore un de mes préférés, la vie de Bouddha. Notez aussi que le second et dernier tome de Dororo sortira le 29 décembre 2021. Demain les oiseaux est paru le 24 de ce mois de novembre, n'hésitez pas à (re)découvrir ce chef-d'oeuvre rempli d'humanité si vous avez l'occasion.

En bref

« Mais tu n'es plus seul à présent ! Nous avons tous un rôle important à remplir. Ensemble, nous formons une équipe ! »

8
TezuComi
Positif

Très respectueux de l'oeuvre original de Tezuka

Des histoires en tous genres et pour tous les genres d'être humains de notre planète bleu

Ken Niimura est une très belle surprise

Quelques histoires sortent vraiment du lot

La galerie de couvertures toujours aussi jolies

Negatif

Encore une fois, j'aurais voulu plus d'interviews et de biographies

Quelques histoires plus anecdotiques

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