Critique Manga Les Liens du Sang #9

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Les Liens du Sang

par Niwo le mer. 16 juin 2021 Staff

Alors, tu dois disparaître aussi.

« Les liens du sang » nous plonge de plus en plus dans cet univers atypique et si singulier. Cela passe, dans un premier temps, par les magnifiques couvertures de Shuzo Oshimi, qui en disent déjà long sur le contenu de chaque tome. Ce neuvième tome était très attendu vu les événements en fin du tome 8.

A la toute fin du précédent tome, Seiko a admis avoir poussé Shigeru du haut de la falaise et nous ne connaissions pas encore la réaction de la tante de Seiichi, complètement paniqué par la réponse de sa mère. C'est la première fois qu'elle agit en responsable et dit la vérité. Seiichi est perdu, lui qui dépendait totalement de sa mère ne sait plus comment réagir et c'est elle qui finit par lui dire de vivre pour lui, de s'émanciper d'elle en quelque sorte.

Comme c'est toujours le cas avec les tomes de l'auteur, celui-ci se lit extrêmement vite. C'est assez frustrant car on ne voit pas le temps passer, et on a une impression paradoxale d'en avoir peu et beaucoup appris à la fois. Seiko est au commissariat, Seiichi parvient enfin à penser par lui-même et certains souvenirs de son passé refont même surface et lui font comprendre à quel point il était dans l'erreur. J'ai quand même du mal à comprendre comment il va réussir à se sortir de tout ça, surtout que sa mère n'est pas encore condamnée.

Petit à petit, on découvre de nombreux détails des précédents tomes prendre sens, rien est laissé par hasard. Tout a un sens, tôt ou tard et c'est flagrant dans ce tome-ci. Seiichi passe par diverses émotions et ne sait pas comment réagir face à cette nouvelle situation. D'autant plus que ce serait trop facile que cela s'arrête ainsi et qu'il puisse enfin vivre sa vie sans sa relation malsaine avec sa mère.

Shuzo Oshimi parvient à exprimer des émotions sans utiliser les mots. De nombreuses pages n'ont d'ailleurs aucun dialogue, et se contentent de dépeindre les personnages dans leur environnement. C'est fou car l'auteur rend un univers dit tranche-de-vie (malgré tout l'aspect malsain) contemplatif. En général, ce sont plutôt les univers fantastiques avec de grands décors qui font cet effet-là. Mais l'auteur fait partie des auteurs singuliers, avec un univers qui lui est propre. D'autant plus qu'il donne énormément de sa personne et s'investit dans ses personnages comme personne. C'est clairement du don de soi et quand on connaît la pudeur des japonais, c'est assez exceptionnel.

Vous l'aurez compris, ce nouveau tome de « Les liens du sang » est sûrement le plus magnifique de tous, tant il permet une évolution de l'univers en tous points de vue. L'auteur se livre à ses lecteurs une fois de plus, on ressent parfaitement son ressenti personnel et la compassion que cela crée en nous.

En bref

Il y a peu de mots qui peuvent décrire l'univers de Shuzo Oshimi. Un univers très personnel, dans lequel il se livre à ses lecteurs de diverses manières à travers ses séries. Ce tome est sûrement l'apogée de "Les liens du sang" tant la série prend sens à sa lecture. C'est un tome complet et exceptionnel, qui nous happe à chaque page malgré des dessins très minimalistes et pourtant si contemplatifs... Je ne saurais même pas dire comment il parvient à faire tout cela.

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