Critique Manga Blue period #2

7
Blue period

par Tampopo24 le dim. 4 avril 2021 Staff

Plongée dans son art

Avec un deuxième tome qui commence à corriger les défauts que j'avais perçus dans ses débuts, Blue Period commence à s'affirmer comme une série solide.

Je n'avais pas ressenti le même engouement que la majorité lors de ma lecture du premier tome. Je trouvais la narration assez maladroite dans sa volonté didactique, j'avais du mal à apprécier à ce héros au caractère peu attachant et on n'était pas encore entré assez pleinement dans l'art avec un grand A pour que je vibre de passion comme l'auteur l'aurait voulu.

Cependant les choses évoluent bien dans ce deuxième tome. Tout en poursuivant l'objectif qu'il s'était fixé l'auteur m'a plus embarqué dans son histoire. J'ai beaucoup suivre les différents obstacles qui se mettent sur la route de Yatora et qui le rendent de plus en plus humain, loin de cette figure hautaine détachée des débuts. Si on continue à apprendre des choses sur l'art et son fonctionnement, c'est mieux intégré au récit et donc moins lourd à lire. Il y a vraiment des progrès.

L'auteur mélange bien les interrogations très personnelles du héros sur son devenir et celles encore plus intérieures sur sa perception de ce qu'est l'art. J'ai beaucoup aimé les deux. J'ai éprouvé un vrai sentiment de réalisme dans la façon dont les premiers chapitres traitent de l'orientation de Yatora. Je comprends la réticence première ou plutôt l'inquiétude de ses parents, enfin de sa mère, qui voit bien la précarité de cette démarche. Alors la façon que trouve Yatora pour la rassurer et la convaincre est très belle (même si peut-être un peu facile).

Dans cet épisode et les suivants, j'ai trouvé très pertinent de le voir s'interroger sur les raisons qui l'ont poussé 1/ à se lancer dans l'art avec un tel acharnement 2/ à choisir cette école en particulier. On découvre ainsi un héros moins sûr de lui, plus hésitant et donc plus humain. C'était ce qui lui manquait un peu avant, je trouve. Le voir galérer dans sa compréhension de lui-même, de l'art et de son art, apporte une nouvelle dimension très riche au récit.

L'environnement dans lequel il va évoluer dans ce tome participe aussi à révolutionner mon avis sur ce personnage. En effet, j'ai trouvé la partie se déroulant entre les murs du lycée un peu trop rapide et facile. Ici, à l'inverse on rentre vraiment dans le dur. Le héros n'est pas le génie auquel on pouvait s'attendre, ses amis non plus. Tous ont leurs difficultés et leur façon de voir la vie et l'art. Leurs motivations sont aussi différentes que leurs perceptions et leurs techniques. Leur professeure met très bien cela en avant mais sans que cela soit pompeux cette fois. On est plus frappé par le travail de réflexion sur la composition, la création artistique et la compréhension profonde d'une oeuvre et non juste sa reproduction. L'auteur approfondit vraiment sa réflexion sur l'art et sur ce qui rend une oeuvre unique au point que le spectateur s'arrête dessus.

Tout cela se passe dans un nouveau cadre, celui de l'école préparatoire où la rencontre d'autres artistes participe à donner une nouvelle épaisseur au titre. Les figures croisées sont toutes haute en couleur. Il y a une bonne dynamique dans le groupe qui se forme autour de Yatora. Cependant sous des dehors bon enfant, on est vraiment à fond dans l'image des artistes torturés : qui à cause de sa vision extrême de l'art, qui à cause de la réputation de sa famille, ou encore qui à cause de son orientation sexuelle et de son genre.

En bref

Même si je ne vibre pas encore comme lors de mes lectures de Blue Giant par exemple où l'on perçoit mieux la passion du héros (pour la musique dans ce cas-là), avec ce deuxième tome Tsubasa Yamaguchi me convainc bien plus. Il fait prendre un virage plus sérieux et encore plus réflexif à son héros qui me plaît beaucoup. L'habillage de l'histoire est également plus maîtrisé, notamment dans la narration et dans la construction des personnages. Je reste juste un poil déçu par les dessins du mangaka qui ne sont pas encore à la hauteur de ce qu'on pourrait attendre d'un tel titre avec notamment des problèmes de proportions anormaux pour moi.

7
Blue period
Positif

Un 2e tome plus convaincant

Des défauts qui se corrigent

Une didactique mieux intégrée

De belles réflexions sur l'orientation en école d'art, la composition, le regard artistique...

Un titre ouvert sur la diversité

Un cadre plus mature que celui du lycée

Negatif

Des dessins encore trop approximatifs parfois

Une passion qui peine à me faire vibrer

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