Critique Manga Sidooh #1

8
Sidooh

par Skeet le jeu. 28 janv. 2021 Staff

Pas si doux que ça...

Voilà une série que j'avais envie de lire depuis longtemps et cette réédition tombe à pic car non seulement elle permet enfin de pouvoir se procurer la série qui n'était plus commercialisée mais aussi d'espérer avoir la fin cette fois-ci ! Editée entre 2007 et 2014, elle avait été stoppée par Panini au bout de 14 tomes sur les 25 que compte la série.

© Tsutomu Takahashi / Shûeisha

Sidooh prend place au 19ème siècle dans un Japon victime d'un tremblement de terre dévastateur mais aussi d'une épidémie de choléra qui fait de nombreuses victimes. C'est dans ce contexte plus que morose qu'évoluent Shotaro et Gentaro, deux frères qui se retrouvent livrés à eux-mêmes suite au décès de leur mère. Mais avant de trépasser, celle-ci leur lègue le sabre de leur défunt père qui était samurai afin qu'ils puissent apprendre à s'en servir pour espérer survivre dans ce monde où les faibles sont destinés à mourir. C'est ainsi qu'ils partent seuls en direction d'Edo dans l'espoir de pouvoir apprendre le maniement du sabre.

Un style inimitable

Tsutomu TAKAHASHI est un auteur qu'on reconnaît dès les premières pages grâce à son style inimitable. Déjà connu en France avec des séries comme Bakuon Retto ou plus récemment Neun, il nous a souvent habitué à des ambiances sombres et inquiétantes, notamment grâce à ses dessins qu'on pourrait qualifier de non conventionnels si on les compare avec la majorité de la production manga. Sidooh ne déroge pas à la règle et nous plonge dans un univers peu enviable où le danger est partout. Les dessins participent largement à la création de cette atmosphère si particulière que ce soit au niveau des visages des personnages ou des décors dans lesquels les ombres sont partout. 

© Tsutomu Takahashi / Shûeisha

De temps à autre, l'auteur nous gratifie d'ailleurs de magnifiques planches, souvent des décors, qui donnent parfois l'impression d'avoir été dessinées au fusain, avec un style proche de l'impressionnisme : coups de crayon visibles et formes diffuses sont au rendez-vous. Le reste des planches garde également ce côté crayonné qui donne du caractère à ce manga. Personnellement j'adore.

Un contexte historique et réaliste

Ce récit prend place à un moment bien particulier de l'histoire du Japon : l'ère Ansei qui s'étale entre 1854 et 1860. Cette période a notamment été marquée par de nombreux tremblements de Terre qui ont fait beaucoup de dégâts humains et matériels. L'auteur explique brièvement ce contexte à différents moments ce qui renforce le réalisme de ce premier tome. Car le point fort de ce manga est justement ce réalisme qui fait qu'on se plonge dans cette époque troublée sans difficulté grâce à des personnages crédibles et des décors qui le sont tout autant.

© Tsutomu Takahashi / Shûeisha

Le scénario prend rapidement une autre tournure au gré des rencontres avec des personnes mal intentionnées... Enfants ou non, peu importe pour certains, on ne va pas les ménager. Alors qu'on pouvait penser que les deux frères avaient vécu le pire, on se rend compte que ce n'est que le début des ennuis pour eux. Vous l'aurez compris, ce premier tome ne fait pas dans la dentelle et pour le moment, pas une lueur d'espoir ne brille dans les ténèbres pour nos protagonistes mais on espère bien sûr que cela va s'arranger pour eux !

En bref

Un premier tome coup de poing qui annonce la couleur d'entrée : Sidooh ne fait pas dans le conventionnel que ce soit en terme de dessins ou de scénario. C'est sombre, mystérieux, inquiétant et parfois malsain... difficile de rester indifférent. Malgré le pessimisme ambiant, on a vraiment envie de voir comment vont s'en sortir nos deux jeunes frères dans ce monde en plein bouleversement.

8
Sidooh
Positif

Dessins très réussis

Scénario bien ancré dans la réalité de l'époque

Tournure prise par l'histoire en seconde partie de tome très intrigante

Une ambiance unique

Negatif

Ambiance lourde qui pourra rebuter les non initiés

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