Critique Manga Shikabana - Fleur de cadavre #1

7
Shikabana - Fleur de cadavre

par MassLunar le mer. 28 oct. 2020 Staff

Un titre avec du mort (de)dans

Shikabana - Fleur de cadavre, un joli titre qui fleure bon le spleen baudelairien et le glauque. Shikabana est une courte série issue de la collection seinen de chez Glénat qui sera composé de trois tomes, une série horrifique qui ravira un public friand de Tokyo Ghoul ou divers titres glauques avec une pointe de romantisme à la clé.

Personnellement, j'ai plutôt adhéré à ce premier tome qui m'a fait passer un bon petit moment de lecture. On peut résumer ce premier volume sur deux parties : une première partie plutôt centrée sur du hui-clos horrifique légèrement ventilé par de l'humour noir et une seconde partie un peu plus riche en révélation qui oriente le manga vers un titre un plus porté sur l'action/horreur. Ce qui dénote un peu dans ce titre, c'est l'importance qui est accordée à la relation entre les deux protagonistes principaux, cette "romance" qui est au cœur de l'intrigue. Ce titre fait d'ailleurs forcément penser à la quête de Tanjiro dans Demon Slayer, une quête muée par un objectif personnel qui finit par rejoindre le bien commun. Shikabana se cale un peu dans cette même intrigue avec une accentuation sur l'horreur.

Nous sommes plutôt bien servis dans le style gore avec quelques larges planches bien "zombiesques" ou encore avec les passages portés sur l'éclosion façon The Thing. Mais l'intrigue nous entraine loin des sentiers claustrophobes de la pure horreur. Ce premier volume nous entraîne déjà dans un background plus étoffé dans lequel on devine la future lutte entre deux factions. Dans le genre purement horrifique, Shikabana n'est donc pas la meilleure référence en terme de frisson : les passages un peu gore et effrayants laissent rapidement la place à une intrigue plus convenue autour de la figure du monstre-humain comme on peut le relever chez Tokyo Ghoul, Jagaan, Kaijin Reijoh, etc...

Pour autant, on ne boude pas notre plaisir. Nous pouvons souligner les qualités de traduction de l'incontournable Djamel Rabahi. Nous ne le soulignons jamais assez mais un bon manga ne serait rien sans un bon traducteur et le travail de Mr. Rabahi est parfaitement exemplaire. Il traduit le naturel chez ses personnages avec une remarquable sincérité et une bonne loyauté ( je suppose) envers la version originale. J'ai particulièrement aimé les dialogues de Shikabana qui rendent authentique et tragique la relation du couple formé par Tsuyu et Mizore. En mettant l'accent sur les émotions, sur l'affect des personnages, Shikabana marque un bon point. Ce n'est jamais lourd , le héros est tellement attaché à sa copine qu'il semble limite rongé par la folie. J'ai trouvé cette perspective plutôt réussi et j'ai hâte de voir comment les auteurs vont développer et conclure cette très courte série. En trois tomes, il est probable que Shikabana tire sa petite épingle du jeu. 

Côté dessin, Kei Mori s'en sort bien, notamment dans les passages horrifiques où il prend un certain plaisir à faire "sourire" ces personnages. Après, on peut relever quelques traits un peu maladroits (les cous démesurément longs de certains protagonistes :) ) mais rien de vraiment choquant. Nous restons dans une petite ambiance urbano-horrifique qui se laisse dévorer sans fadeur mais sans grande saveur non plus. Le résultat demeure tout à fait correct et nous n'en attendons pas moins d'un titre de genre. 


En bref

Ce premier volume de Shikabana n'est pas une promesse de frisson frénétique enfiévré mais il n'en demeure pas moins le préambule efficace et attachant d'une courte série seinen dans la lignée de certains titres horrifiques portés sur l'action et les héros tourmentés. Mention spéciale à la traduction de qualité qui, bien évidemment, donne du cœur à l'ouvrage.

7
Shikabana - Fleur de cadavre
Positif

Des dialogues de qualité ( il faut aussi le rappeler)

Des personnages aux relations attachantes

Les scènes d'appartements fort sympathiques

Negatif

Un frisson qui laisse place à une intrigue plus conventionnelle

Un petit manque de finesse au niveau du dessin.

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