Critique Manga Assistant Assassin #1

Le marteau et le pinceau

Voici une nouvelle ( et géniale ) curiosité de nos chers amis d'Omaké. Une nouvelle surprise . Décidément Omaké Manga a le don de proposer des histoires fortes et atypiques. Plutôt orienté seinen, Omaké nous a déjà proposé un excellent western en one-shot  Old West, le terrible et cruel survival Le perce-neige , l'envoûtant Girl's last tour ou encore les hommages rétro geeks comme Bip bip boy ou encore Hi score girls. Je ne vais pas refaire leur historique à chaque chronique mais il est important de souligner l' éclectisme de leur production. Ce n'est pas forcément accessible à tout le monde, de préférence un public adulte mais pour celles et ceux qui recherchent des titres en dehors des sentiers battus, je recommande chaudement leur titre. 

Assistant assassin en fait partie. Nous avons affaire ici à un mélange entre le vigilante et la mise en abîme du travail du mangaka ou plutôt un mix entre Bakuman et le travail sanguinolent du chasseur de prime. Le personnage principal mène une double-vie. Le jour, c'est un assistant-manga déterminé à percer dans le métier même si il se fait brimer à longueur de journées par son patron. La nuit, c'est un chasseur de primes vêtue d'une imposante grenouillère et qui a pour nom de code le " Mouton rouge". J'ajoute qu'il utilise essentiellement un marteau. Ça c'est l'effet Old Boy ! 

Une double-vie pour deux fois plus de plaisir. Entre les séquences de dessin qui nous donnent un aperçu du quotidien stressant et frénétique du travail du mangaka et les séquences nocturnes qui font la part belle à des tueries sanguinolentes, on peut dire qu'Assistant Assassin  repose sur un équilibre assez jubilatoire. Une sorte de Dexter. Le dessin  d'Hiromasa Okujima est aussi affiné et réaliste  dans les huit-clos de l'atelier manga que dans les confrontations nocturnes où il rend son personnage principal assez imposant , voir flippant dans des scènes assez crues. Le mangaka est doublement à l'aise  et joue assez bien sur cette double-tonalité jour/nuit. Son dessin est plus lumineux, son contenu plus bavard durant le quotidien du mangaka tandis que la nuit, il pose une ambiance plus propice au thriller, voir même l'horreur, avec un héros totalement métamorphosé. 

En parlant du héros, ce dernier demeure forcément un personnage assez ambiguë durant ce premier tome. Il transparaît tantôt comme un benêt voulant percer dans le métier, tantôt comme un redoutable psychopathe. Difficile de se faire une idée mais nul doute que le personnage est assez charismatique. 

De même, concernant l'intrigue, même si pour l'instant, ce volume 1 reste un volume d'exposition et ne cherche pas à répondre directement à certaines questions, je trouve que l'auteur fait un super travail au niveau des dialogues. J'ai particulièrement bien apprécié les confrontations verbales entre Asakura Shin et son patron nerveux de mangaka. Ce dernier osant donner à l'assistant quelques leçons sur la véracité et l'authenticité du dessin alors que l'assistant se révèle être un authentique chasseur de primes la nuit, bien plus confronté à la violence du réel...

Un certain humour noir s'étalonne légèrement ce qui fait qu'on peut également considérer Assistant Assassin  comme une future satire vitriolé du métier de mangaka. Il me tarde de voir comment l'intrigue va évoluer dans ce sens et jusqu'à quelle point cette double-vie risque de fusionner...