Retour vers le passé : Godzilla vs Destoroyah (1995)

 

Fantastique
Long métrage japonais
Réalisé par Takao Okawara
Scénarisé par Kazuki Omori
Avec Takuro Tatsumi, Yōko Ishino, Yasufumi Hayashi, Sayaka Osawa, Megumi Odaka…
Titre original : Gojira tai Desutoroia
Année de production : 1995

La deuxième grande période des films Godzilla, sous l’ère Heisei, a duré 11 ans et sept longs métrages. Comme les recettes baissaient après le succès de Godzilla vs Mothra, les producteurs ont annoncé à l’été 1995 que Godzilla vs Destoroyah serait donc le dernier volet…pour le moment car un retour après l’an 2000 était déjà envisagé. Mais comme la version américaine de Roland Emmerich n’a pas eu le succès espéré (annulant ainsi le projet d’une trilogie), la Toho a fait revenir Godzilla plus tôt que prévu en 1999 pour un troisième reboot (plus court que les précédents puisqu’il n’a duré que cinq ans), la Millenium Era.

 

 

Absents de Godzilla vs SpaceGodzilla, Takao Okawara et Kazuki Omori ont été rappelés pour boucler la saga, respectivement à la réalisation et au scénario. Godzilla vs Destoroyah marque aussi la dernière participation à la franchise de Tomoyuki Tanaka, producteur historique depuis le Godzilla de Ishiro Honda, et du compositeur Akira Ifukube pour sa dernière partition originale (les films suivants ont juste réutilisé ses thèmes principaux). C’est également la fin pour la télépathe Miki Saegusa, la protagoniste humaine apparue dans le plus grand nombre d’aventures de Godzilla.

Kazuki Omori avait d’abord eu l’idée d’un Ghost Godzilla, un affrontement contre le fantôme du premier Godzilla de 1954 qui aurait possédé le corps de Godzilla Junior (Baby a bien grandi pour ressembler à son paternel). Lorsque l’idée a été rejetée, les liens avec le film par lequel tout a commencé ont été conservés à travers les nombreuses références à l’Oxygen Destroyer, l’arme responsable de la mort du premier Godzilla. Au fil des années, l’Oxygen Destroyer a fait muter des organismes datant du précambrien, les transformant en crabes géants qui surgissent des profondeurs marines pour s’en prendre aux humains (avant de s’amalgamer pour former le massif Destoroyah). Pendant ce temps, rien ne va plus pour Godzilla. Le coeur du lézard géant, l’équivalent d’une pile atomique, s’emballe et fait monter sa température. Le Big G risque d’exploser et de réduire en cendres la surface de la Terre…

 

 

Le ton se veut donc plus sérieux que pour l’opus précédent. Les visions d’un Godzilla enragé et fou de douleur avec sa peau et ses veines rougeoyantes soulignent bien l’importance du danger et cette ambiance de fin du monde qui approche. Mais si certains plans sont spectaculaires, des incrustations un peu plus faiblardes se chargent de rappeler que le studio n’a pas donné beaucoup de temps aux responsables des effets spéciaux pour le grand final de Godzilla (six semaines pour créer les miniatures et seulement trois semaines en post-production…annoncé à l’été 1995, le film est sorti en décembre de cette même année).

Si tout le blabla pseudo-scientifique est sacrément confus (je ne me risquerai pas à résumer tout ce qui concerne le « micro-oxygène » et l’« Oxygen Destroyer »), l’action reste solide et le dernier acte riche en rebondissements. Godzilla vs Destoroyah se referme même sur ce qui reste pour moi l’une des plus belles scènes (solennelle et triste) de la longue histoire cinématographique du Roi des Monstres…

Le Doc

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