Retour vers le passé : Godzilla vs Mothra (1992)

 

Aventures/fantastique
Long métrage japonais
Réalisé par Takao Okawara
Scénarisé par Kazuki Omori
Avec Tetsuya Bessho, Satomi Kobayashi, Takehiro Murata, Megumi Odaka, Shiori Yonezawa, Makoto Otake…
Titre original : Gojira tai Mosura
Année de production : 1992

Un météore s’écrase dans le Pacifique, près de la fosse océanique d’Izu-Ogasawara. L’impact réveille Godzilla, inerte depuis la fin de son combat contre King Ghidorah. Et ce n’est pas la seule conséquence car le phénomène entraîne des bouleversements climatiques qui mettent au jour un oeuf gigantesque sur Infant Island et libèrent Battra, une mite géante, de sa prison séculaire. Un trio est envoyé sur l’île pour enquêter et récupérer l’oeuf. Ils font la connaissance des Cosmos, des petits êtres à l’allure de fées, gardiennes de l’oeuf qui est celui de Mothra, lépidoptère géant, protectrice de la Terre et équivalent lumineux de Battra…

 

 

Après avoir dirigé les deux précédents longs métrages Godzilla, Kazuki Omori a laissé sa place à Takao Okawara, assistant sur Le Retour de Godzilla qui venait de débuter sa carrière de réalisateur avec le film fantastique Chô shôjo Reiko. Kazuki Omori reste attaché à la série en tant que scénariste et son amour pour le cinéma américain transparaît à nouveau dès les premières minutes avec Takuya Fujita, un aventurier présenté dans une scène d’ouverture qui pastiche assez savoureusement les Indiana Jones (et ce ne sera pas le seul clin d’oeil à la saga de Spielberg et Lucas).

La suite ressemble un peu plus à une sorte de remake du Mothra contre Godzilla de Ishiro Honda sorti en 1964. La présence du papillon divin est souvent liée à des questions écologiques (traitées de façon un brin naïve mais on est de toute façon ici dans la tradition du conte) et comme dans le Honda, l’oeuf est convoité par un groupe privé qui veut s’en servir pour faire de la publicité. Comme Mothra renaît au cours d’une bataille maritime mouvementée entre Godzilla et Battra, le chef d’entreprise fait enlever les Cosmos (appelées les Shobijin dans les années 60), ce qui attire la larve jusqu’à Tokyo…d’où foules en panique et destruction de maquettes dans la grande tradition de la série…

 

 

Après l’intrigue temporelle bancale de Godzilla vs King Ghidorah, ce quatrième Godzilla de l’ère Heisei replongeait donc encore plus dans les recettes des débuts de la franchise en mêlant sur un rythme enlevé aventures, humour (l’expédition du trio principal est menée sur un ton enjoué qui fonctionne très bien), émotion, fantasy et poésie. Ainsi l’éclosion de Mothra, qui adopte sa forme définitive en sortant de son cocon, est un joli moment d’émerveillement avant la titanesque baston finale opposant Godzilla, Mothra et Battra dans un décor de fête foraine (les personnages humains, très actifs pendant plus d’une heure, ne sont plus que des témoins dans ce dernier acte).

L’idée de faire revenir Mothra avait dans un premier temps été rejetée parce que la Toho pensait que ce kaiju n’avait pas assez de potentiel à l’international. Suite à un sondage, les responsables du studio ont changé d’avis et ils ont bien fait puisque Godzilla vs Mothra fut le film japonais le plus rentable de 1993 (la sortie a eu lieu mi-décembre 1992, l’essentiel des recettes ont donc été enregistrées l’année suivante), avant de céder sa première place au box-office au Jurassic Park de Steven Spielberg.

Le Doc

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