Retour vers le passé : La Voie de la Lumière (1956)

 

Drame historique/romance/aventures
Long métrage japonais
Réalisé par Hiroshi Inagaki
Scénarisé par Hiroshi Inagaki et Tokuhei Wakao, d’après le livre de Eiji Yoshikawa et la pièce de théâtre de Hideji Hojo
Avec Toshiro Mifune, Mariko Okada, Koji Tsuruta, Kaoru Yashigusa…
Titre original : Miyamoto Musashi kanketsuhen: kettô Ganryûjima
Année de production : 1956

Je ne connais pas toute la filmographie de Toshiro Mifune (ce qui est bien normal vu qu’il a tout de même joué plus de 180 rôles sur le petit et le grand écran…je crois que je l’ai vu pour la première fois dans la série Shogun diffusée pendant les années 80) mais je trouve que l’évolution du personnage de Miyamoto Musashi est bien représentatif de l’étendue de son jeu. Il y a l’animalité, le côté chien fou, tout dans l’excès de Takezo dans La Légende de Musashi; ce caractère bouillant mais plus en retenue dans Duel à Ichijôji et la solennité du guerrier errant qui a renoncé aux combats pour mener une vie plus simple dans La Voie de la Lumière, ultime épisode de la Trilogie Samouraï sorti au Japon en 1956.

 

 

Miyamoto Musashi ne veut plus se battre mais il sait qu’il ne lui reste plus qu’un adversaire à affronter. Le samouraï Kojiro Sasaki (à nouveau interprété par Koji Tsuruta) a accepté de devenir le responsable de l’éducation martiale du shogun (un poste qui avait été refusé par Musashi) mais pour lui, sa réputation au sabre ne pourra être pleinement établie que s’il s’impose au combat face à Miyamoto Musashi. Sasaki doit se montrer patient car Musashi lui a promis que le duel se déroulerait au bout d’un an…

Ce n’est donc pas une question de bien contre le mal, mais plutôt une question de respect, de cette éthique qui est particulière à ceux qui se sont engagés sur la voie du sabre. Le mal est ici représenté par une bande de voleurs qui s’en prennent aux habitants du village où Musashi s’est installé avec ses deux élèves, le jeune Juntaro et l’attachant lourdaud Kumagoro. À quelques exceptions près, le rythme est donc plus lent que ce qui a précédé, plus contemplatif, adapté à cette étape spirituelle de la vie du héros-titre, un retour à la terre qui le montre apaisé…

 

 

La romance est comme à chaque long métrage un élément important de l’histoire et les sentiments contradictoires de Otsu et d’Akemi sont à l’origine de moments terriblement mélodramatiques (et lacrymaux) qui se répètent hélas un peu trop tout au long des trois chapitres. La résolution ne pouvait donc qu’être tragique dans la première partie d’un final en deux temps avant le duel attendu qui se révèle être le plus beau de la trilogie, nouvelle démonstration de la science du cadre de Hiroshi Inagaki (les plans sont remarquablement composés et les couleurs sont superbes). Le voyage de Miyamato Musashi est terminé…mais la fin est amère…

Les spectateurs japonais n’ont pas attendu longtemps pour l’adaptation suivante de l’oeuvre de Eiji Yoshikawa puisque le réalisateur Tomu Uchida a consacré six films à la légende de Miyamoto Musashi entre 1961 et 1971. Il est d’ailleurs décédé pendant le tournage du dernier volet, Duel à Mort.

 
 

Le Doc

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