Critique Isabella Bird 3

Nouvelles rencontres et épreuves de vie


Un vieux porteur, un batelier chevronné et coureur de jupon et une famille de Chrétiens au Japon, voilà les nouvelles rencontres d’Isabella Bird dans ce troisième tome. L’histoire la plus touchante est bien entendu celle du vieux porteur usé par la vie et les batailles. En effet, son histoire met en lumière une période violente du Japon (de l’Histoire vraie donc) : la guerre de Boshin entre des clans alliés à l’Empereur et d’autres alliés au gouvernement shogunal d’Edo (lien wikipedia pour plus d’infos). Mais à travers cette rencontre, c’est surtout les répercussions sur le long terme subis par le peuple qui sont mises en avant, après que les paysans aient été enrôlés de force, des villages brûlés, des cultures piétinées, des vols et surtout des femmes et des filles enlevées. De ce fait, la vie dans cette région est encore précaire et bon nombre de paysans usés ont fini par se suicider. Malgré tout cela, ce vieil homme ne peut se résoudre à tout laisser derrière lui et quitter sa région, contrairement à tant d’autres, car il garde l’espoir qu’avec les efforts de chacun, même de petits efforts, permettront d’offrir une vie meilleure aux nouvelles générations. C’est ainsi que dans cette région, les paysages sont splendides, les gens travailleurs et en dépit d’une pauvreté encore plus extrême, ils font preuve d’une politesse et gentillesse extrême envers des inconnus de passage.


Le chapitre concernant la famille de Chrétiens permet également d’aborder le sujet du Christianisme au Japon qui a été marqué par de violentes représailles des Japonais qui rejetaient avec véhémence les missionnaires de cette religion et qui n’hésitaient pas à recourir à la violence si nécessaire (du reste le film Silence de Martin Scorsese en donne un aperçu sidérant). En effet, les Chrétiens étaient perçus comme arrogants et bien trop moralisateurs envers les coutumes religieuses japonaises.


Balance entre chapitres lourds et légers


Histoire d’alléger le ton du récit, un chapitre s’avère humoristique en étant axé la nostalgie de l’exploratrice concernant la cuisine britannique. On y voit également Ito dans son propre paradis, c’est-à-dire au paradis des sucreries. Sachant qu’Ito est normalement de nature très rigide, apprendre que les sucreries sont son pécher mignon est d’autant plus amusant.


Fait intéressant sur le dessin, en prenant le tome 1 et 3 on voit une nette différence dans le chara-design. L’auteure a amélioré les traits des visages qui sont moins ronds et cartoonesques.


La promesse d'une dynamique renouvelée dans le prochain tome!


Enfin, la dernière partie de ce tome promet de l’action pour la suite de l’histoire avec l’arrivée d’un personnage emblématique pour le récit (et qui a réellement existé lien wikipedia): Charles Maries, un chasseur de plantes britannique. Charles Maries a initié Ito à la langue anglaise durant son précédent voyage au Japon et le considère maintenant comme sa propriété qu’il veut absolument récupérer. Heureusement Isabella pourra compter sur ses relations britanniques au Japon pour l’aider à garder son guide-interprète, qui semble d’ailleurs lui aussi vouloir rester avec elle.


Finalement, pour la suite de l’histoire, en quittant Niigita, Isabella Bird va commencer la dernière étape de son périple vers Ezo, le territoire des Aïnous. Cela nous indique donc que nous entamons la dernière étape de l’histoire. Une dernière étape qui s’annonce plus problématique en raison de Charles Maries qui veut récupérer Ito et avec donc plus d’enjeux pour l’intrigue !

mimy28

Baignant dans les mangas depuis maintenant plus de 10 ans, j'ai progressivement ouvert mon panel d'intérêt des shonen aux seinens en recherchant des histoires bien ficelées qui proposent d'intéressantes pistes de réflexions et avec plutôt de beaux graphismes.
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