Critique Destins parallèles 1

Destins Parallèles –version Elle

On fait la connaissance de Chihiro, nouvelle étudiante à l’université de Rakuhoku. De nature timide, réservée, introvertie pourrait-on dire, elle manque d’assurance et d'expérience. Complexée depuis le primaire à cause de moqueries répétées de gamins idiots, elle se juge moche et sans attrait. Jusqu’au jour où le destin décide de lui venir en aide.

Le début nous offre une jolie découverte des rues cachées de Kyôto, Chihiro a perdu son miroir et le cherche partout. Cet objet anodin est le point de départ des deux versions de Destins Parallèles. Malheureusement, sa mamie vient de le vendre à un jeune homme qui s’impatientait de l’offrir à sa « véritable âme sœur ». Chihiro se fait donc une raison tout en espérant un jour en son for intérieur avoir la chance d’être l’âme sœur d’un garçon. Bien qu’elle se trouve ni jolie, ni à même de mériter l’amour de quelqu’un. Une idée préconçue et condamnée par Kaho, une connaissance du Lycée qui affirme qu’avec un peu d’effort, elle ferait craquer tous les cœurs. Vêtue alors à l’ancienne pour le club de photo, maquillée et la frange coupée, Chihiro se découvre sous un nouveau jour. Les compliments affluent et elle s’estime pour la première fois.

Lorsque surgit sur sa route un garçon maladroit. Bousculade, déséquilibre, surprise et chute, Chihiro se retrouve nez à nez avec son miroir vendu quelques jours plus tôt. Elle le regarde ébaudie, le tend vers son nouveau propriétaire quand celui-ci contre toute attente lui offre, sourire aux lèvres. Chihiro se souvient alors des paroles de sa grand-mère et romantique, son esprit s’imagine tout un tas de choses. Elle rêve de ce garçon anonyme, s’en amourache sitôt. Elle le prend pour modèle, si admirative de ce qu'elle considère comme de la détermination. Elle prie et prend à son compte les signes du ciel. Elle le revoit de manière éphémère au cours de ses journées d’errance en solitaire (oui dans cette série, les étudiants n’étudient jamais) et interprète ses propos de travers. Le lecteur qui a lu la Version –lui sait qu’il s’agit là d’un énorme quiproquo. Une erreur de point de vue qui fait battre le cœur de Chihiro à grande vitesse. Cependant, cette « histoire » qu’elle croit d’amour modèle son courage, atténue sa timidité. Elle prend confiance en elle, soutenue par une fille en 2ème année Haruka, pleine d’énergie et de rêves. Elle veut croire en ses chances et en sa destinée. Fleur bleue, Chihiro joue presque le rôle de princesse qui attend son prince charmant.

On s’attache à elle, tout de suite. Son visage, ses expressions, sa réserve vis-à-vis d’elle et des autres nous font craquer facilement. Sans oublier que les personnes qui gravitent autour d’elle sont toutes plus intéressantes les unes que les autres. Contrairement à la Version –lui- où tout le monde est antipathique, ici on se prend au jeu de leurs espérances et on prie avec eux que leurs vœux candides se réalisent. Même, les dessins offrent plus de maîtrise, de douceur, de nostalgie. Daisuke Imai s’applique dans les détails, Kyôto est vraiment mise en avant, Chihiro est mignonne physiquement. Les sourires sonnent vrais et sincères. On est complice de l’histoire et on a qu’une hâte, lire la suite.

KssioP

Continuellement l'esprit ouvert, je n'exclue aucun genre si ce n'est peut-être le genre guimauve ou Arlequin. J'aime cependant ce qui est différent, ce qui surprend. Rêveuse dans l'âme et aventurière chevronnée avec une manette en main, ma table de chevet se couvre de mangas, de romans, de cd's et d'une feuille de papier. Et bien souvent aussi d'un biscuit accompagné d'un thé car lire c'est certes bien mais avec confort et gourmandise c'est juste parfait.
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