Critique Manga Urotsukidôji #1

Urotsukidôji n'est pas un manga classique. C'est un manga à part qui n'hésite pas à être trash, que ce soit dans son raisonnement ou dans ses actions. D'ailleurs, Urotsukidôji n'est pas tout public, comme indiqué sur la couverture, il est déconseillé aux moins de 18 ans, puisqu'il contient des scènes explicites, de la nudité et de la violence. Autant dire que ce n'est pas un titre à mettre dans toutes les mains. Et même si, en général, j'ai du mal avec le côté Ecchi-Hentai, je dois avouer que cette fois-ci il ne m'a pas dérangé.

Un manga qui vieillit bien

Black Box a l'habitude de nous éditer des petits bijoux du XXème siècle, et celui-ci n'échappe pas à la règle. Datant de 1986, Urotsukidôji nous propose un récit riche et intense, à travers un univers où les démons ont des méthodes dégoûtantes pour posséder les humains. Pour un titre qui a plus de 30 ans, on aurait pu s'attendre à ce que la différence de génération l'ait fait mal vieillir, mais pas du tout. Même si les dessins ont un style old-school, le scénario est intemporel : n'importe qui peut aimer, tant qu'il apprécie le genre de base.

Je dirais même que les titres plus anciens ont un certain charme. Ils n'ont pas eu la même concurrence que les titres de maintenant, qui prennent de moins en moins de risques. Plus il y a de titres, plus il est difficile d'innover et quand un auteur n'a pas eu cette pression, on le sent. Le récit est plus fluide, moins cliché et cherche moins à rentrer dans certains codes établis, souvent très barbants.

Un Hentai surprenant

Quand je lis le mot « Hentai » pour un manga, je me demande directement si je vais encore tomber sur un énième titre où le sexe primera sur le reste, au point que le scénario soit inexistant. Urotsukidôji n'est pas comme ça. Même si le sexe est omniprésent puisqu'il est très important dans le scénario, celui-ci n'est pas du tout inexistant. Un démon, pour s'emparer de sa victime d'une certaine manière doit laisser de sa semence en elle. De cette façon, la victime en question ne peut pas être possédée par un démon moins puissant, et en fonction de la puissance du démon, si un humain passe après, ça peut avoir des conséquences affligeantes. Même si c'est assez étrange comme système, c'est original et ne vient en rien gâcher la qualité du titre.

L'auteur a également trouvé le moyen d'en faire une force. Il inclut un bon nombre d'éléments qui le rendent essentiel. Mais sans pour autant le rendre lourd. Et c'est souvent le problème, savoir jauger où s'arrêter. Je ne pensais pas un jour trouver un titre de ce genre qui me plairait autant. Et ce n'est pas tout, car le titre ne se limite pas du tout à ça. Il est intense dans son ensemble et sous toutes ses formes.

La légende du Chôjin

Mettons de côté le Hentai. Opposé aux démons, il existe le Chôjin, un être surpuissant endormi depuis 3000 ans, réincarné dans le corps de notre héros principal. En plus d'être totalement badass, il a aussi un côté assez flippant et pervers, de quoi créer une sorte de paradoxe. Nagumo (ce fameux personnage), n'a encore aucune idée du pouvoir qui l'anime, puisque le Chôjin le possède totalement lorsqu'il est réveillé.

Autant le dire, ce premier tome est une très bonne introduction. Il pose les bases du récit tout en développant le nécessaire pour continuer un bon déroulement. Par contre, j'ai beaucoup de questions après lecture de ce tome, et je ne sais pas encore quels seront les enjeux réels, le but ultime du titre. Certains démons semblent être mauvais quand d'autres le sont beaucoup moins, et même s'ils agissent dans un certain but, j'ai du mal à comprendre pourquoi exactement. Étant donné que la série est de moyenne durée, nous aurons sûrement le temps d'en découvrir plus par la suite.