Critique Manga Le Requiem du Roi des Roses #8

Magistrale, la descente en enfer de plusieurs personnages emblématiques du titre a provoqué une vive émotion en nous et marque au fer rouge un véritable tournant dans le récit. La série n’a jamais été aussi immersive et bluffante, l’esthétisme de la mise en scène nous faisait ressentir de véritables frissons tout au long de la lecture. On espérait tellement les voir se libérer de leurs chaînes grâce aux solides liens qui les unissaient, la tournure dramatique des évènements nous a laissée sans voix. On en a la certitude, plus rien ne sera désormais pareil et on est presque effrayé de découvrir « l’après » pour certains d’entre eux mais aussi très curieux de voir la direction que prendra le récit suite à l’annihilation de la menace des Lancaster grâce aux resplendissantes victoires de la maison York. Après nous avoir offert un premier arc palpitant et prenant à travers cette lutte de pouvoir impitoyable mais aussi la très belle histoire d’amour entre Henri et Richard qui s’est terminée de façon incroyablement brutale, on en attend tout autant de cette seconde partie de l’histoire. Verdict ?

Alors que le clan York se réjouit de sa victoire, on découvre avec horreur et intérêt les conséquences engendrées par la chute des Lancaster sur certains personnages. D’abord à travers le regard d’Anne Neuville qui semble totalement perdue et se sent coupable de n’avoir rien su faire pour changer la destinée de son époux. A cause de sa position délicate et d’un héritage faramineux qui fait l’objet de nombreuses convoitises, elle se voit à nouveau embarquer dans le tourbillon des manigances royales. On est véritablement ému par le sort de la jeune femme et on est par ailleurs très inquiet pour son avenir au vu de son état. L’auteur pose ici une nouvelle intrigue forte autour des trois frères York et des deux sœurs Neuville, ceci n’augure rien de bon pour leurs relations futures et on se demande qui provoquera la déchéance de l’autre. On est d’ailleurs presque horrifié de voir la façon odieuse mais parfaitement orchestrée utilisée par le roi pour impliquer Richard dans sa machination. Un Richard qu’on découvre dépourvu d’âme et prêt à tout pour servir la cause York puisqu’il ne lui reste plus que cette dernière, un changement qui nous glace le sang. Follement excitant !

Ensuite, une ellipse qui nous propulse quelques années viendra un peu gâcher la fête. L’auteur ne nous a pas vraiment habitués à ce genre de méthode, on est un peu déstabilisé et il nous faudra un peu de temps pour de nouveau entrer dans l’intrigue. Le fait d’introduire de nouvelles têtes sans prendre le temps de les présenter ou d’exposer leurs liens avec la famille royale fait qu’on perd en immersion, la lecture se révèle donc un poil laborieuse au départ mais les évolutions dramatiques de ce qui a été mis en place au début du tome nous font assez vite oublier ce côté précipité. On observe alors avec délice la déchéance progressive de certains grands noms du clan York, la débauche du roi ou encore le jeune Georges qui s’abîme dans l’alcool pour ne citer qu’eux mais les personnages secondaires ne sont pas en reste et nous étonne à plus d’un titre. On sent qu’une tempête s’apprête à ravager le clan York, qui sera le premier à trébucher dans les ténèbres ? Ce ne sera plus très long vu la vitesse à laquelle les choses s’enveniment, un personnage semble avoir d’ailleurs joué un rôle dans tout ceci. Une figure féminine forte qui se veut manipulatrice, insaisissable et irrésistible. On sent qu’elle occupera une place importante dans la suite, une perspective assez plaisante. En fin de compte, on est rapidement pris dans ce nouveau tourbillon d’intrigues royales. Les choses s’accélèrent en fin de tome, Richard semble déjà plus animé et bien entouré avec Buckingham et Catesby à ses côtés. La dernière page nous laisse songeur, un retour dans la partie qui pourrait bien se révéler hautement délicieux !