Critique Manga Last Hero Inuyashiki #9

Alors que M. Inuyashiki s'envole pour sauver sa fille, prisonnière d'un immeuble en feu, Hiro refuse de le laisser filer... La lutte se poursuit dans le ciel de Tokyo, jusqu'à ce que le vieil homme parvienne à prendre le dessus, arrachant à mains nues les bras et une partie du crâne de son adversaire ! Malheureusement, il est déjà trop tard pour Mari, victime des fumées toxiques dégagées par les flammes. Mais pour son père, pas question d'abandonner : il parvient à la ramener à la vie, ainsi que toutes les personnes piégées avec elle ! Y a-t-il seulement une limite à ses pouvoirs ?

Après un huitième volume très médiocre, dans lequel nous n'apprenions rien d'utile à l'histoire, ce neuvième et avant-dernier tome rehausse-t-il le niveau et annonce-t-il une fin digne de ce nom à l’œuvre de Hiroya Oku ? C'est ce à quoi nous allons répondre dans cette critique !  

Tout s'accélère ! 

Comme dit dans l'entête, le volume précédent était mou, sans enjeux, et se suffisait à lui-même. D'une lecture rapide et pauvre en dialogues, vous pouvez aisément vous passer du tome 8 sans perdre une trace du fil principal de l'intrigue originale. Or la réalité est tout autre pour le tome 9 de Last Hero Inuyashiki ! Les combats physiques y sont délaissés au profit d'une histoire bien menée et d'un suspens insoutenable. Hiro, qui survit à son affrontement avec M. Inuyashiki, est toujours aussi malsain, dérangé et dérangeant. Ainsi, lorsqu'il vient rendre visite à son ami, ce dernier allié de M. Inuyashiki, bien qu'il soit au courant de la trahison de celui-ci, décide de rester dans sa chambre prétextant qu'il est juste venu lire un manga. On en revient à l'origine de son mal : le manque d'affection d'autrui. Rappelons nous de ses premiers crimes dans le tome 2, lorsqu'il décime toute une famille pour la simple raison que cette dernière refuse de converser avec lui, par peur de ce dernier. Les bases du manga sont reprises et amplifiées pour notre plus grand bonheur !

Par ailleurs, si la critique sociale du japon contemporain était mise sur la touche durant plusieurs chapitres, elle retrouve son apogée dans les dernières pages de ce volume, elle qui avait fait la force du premier chapitre du premier tome de ce qui s'annonçait alors comme un très bon manga. 

Last Hero 

Enfin ! Ce que nous attendions depuis le début de l'histoire est finalement arrivé : la reconnaissance de ses contemporains envers M. Inuyashiki. Bien plus, la reconnaissance de sa famille. Le pauvre vieillard pour qui notre affection grandissait au fil des pages est enfin reconnu et traité à sa juste valeur par les siens, ce qui nous soulage et nous fait même esquisser un sourire pour lui. Les flash-back du protagoniste principal, bribes de sa vie entière, nous montrent qu'il a toujours été quelqu'un de doux et l'altruisme composait sans aucun doute sa personne. Il lui aura fallu perdre une partie de son entité corporelle et sauver des dizaines de personnes pour que sa maisonnée ne se rende compte qu'ils l'aiment véritablement, bien que l'amour du fils semble plus difficile à obtenir.  

L'évolution de cette empathie, figurée par des coups de crayon frôlant la photographie, trouve son apogée dans un cadre apocalyptique sans lequel elle ne saurait exploiter pleinement ses capacités. Tout semble s'effondrer autour de chacun, alors que M. Inuyashiki construit. Il construit une vie de famille seine basée sur le respect et l'affection de tous pour tous. Notons que même Hiro semble changé, lui que plus personne ne soutient. On en vient même à se demander si, dans le dixième et dernier tome, il ne rejoindra pas M. Inuyashiki, ce qui permettrait de mettre un terme à la vision manichéenne de la société que l'auteur suit et retranscrit depuis le début.