Critique Manga Sherlock #1

7
Sherlock

par Pois0n le lun. 13 mars 2017 Staff

Adaptation en manga de la célèbre série télévisée, ce premier tome de Sherlock couvre (en toute logique) le premier épisode de la série. Et il le fait presque au poil de c*l près.

Dialogues, angles de vue, tout y est. Lire Sherlock en ayant vu la série, c'est comme se passer un replay au format papier. Rien à redire, donc, sur la construction de l'enquête ni sur le rythme de la narration ; la série étant exemplaire à ce niveau et le manga s'avérant en être la copie carbone, le résultat est irréprochable.
Scénaristiquement donc, ce premier tome de Sherlock est une indéniable réussite, même si l'enquête en tant que telle n'est finalement pas si passionnante que ça, ni très alambiquée, servant surtout de prétexte à la mise en place de la relation complémentaire entre Holmes et Watson. En somme, même si c'est bien foutu, c'est pas fifou, et c'est peut-être le seul point dommage de ce tome.

Le traitement visuel ne bénéficie hélas pas tout à fait de la même fidélité. Si certains acteurs sont immédiatement reconnaissables et bénéficient d'une version papier réussie, d'autres n'ont pas eu cette chance. Ainsi, si l'on reconnaît sans mal Benedict Cumberbatch dans le rôle de Sherlock et qu'un soin extrême a été porté à la reproduction des expressions de son visage, on s'étonnera que le rendu soit incroyablement moins convaincant pour Martin Freeman, tandis que Mark Gatiss, Vinette Robinson ou même le chauffeur de Taxi sont bien plus réussis !
Mis à part ces quelques soucis de ressemblance, le manga n'est pas laid du tout à regarder. Nous avons affaire à un trait plutôt réaliste donc, avec des angles de vue dynamiques et très cinématographiques, adaptation oblige. On déplorera en revanche une utilisation très anecdotique des décors, à l'exception de certaines cases bien précises et bien trop rares, visant expressément à mettre l'accent dessus. Tout repose donc exclusivement sur les personnages, là où une partie de l'ambiance de la série était due à ses environnements.

Adaptation fidèle et convaincante donc, mais qu'en est-il pour les nouveaux venus, ceux qui découvriraient la série via ce support ?
Sherlock est donc une transposition moderne des enquêtes du plus célèbre détective privé de toute l'histoire de la littérature. Rien n'a changé (les addictions de Holmes, ses passe-temps... particuliers), et pourtant tout est différent, notamment grâce à l'intégration de la technologie actuelle, omniprésente. C'est donc une revisite aussi osée que casse-margoulette sur le papier, qui en définitive fonctionne extrêmement bien, notamment grâce à un sens du détail poussé de tous les instants.

Et OUI, il est parfaitement possible de découvrir l'univers de ce Sherlock des temps modernes via la version manga, puisque si, à l'instar de l'adaptation de « L'étrange Noël de Monsieur Jack », celle-ci suit le script à la virgule près, la construction de celui-ci, riche en explications de tous bords, se prête cette fois particulièrement bien au support manga, sans paraître nullement cryptique pour le profane.

Côté édition, on a affaire à un très grand format, très souple, deux choses qui ne facilitent vraiment pas la prise en main. La jaquette, satinée, possède un lettrage argenté en incrustation légère, et le résultat est très joli. A l'intérieur, mon exemplaire possède de petits soucis de bords perdus sur certaines pages et d'impression sacrément pâlichonne sur d'autres. Rien de critique (et c'est toujours préférable à de l'encre baveuse...), même si sur un manga à presque 13€, ça pourra en faire grincer certains. Enfin, aucune coquille à déplorer, ou du moins aucune qui n'ait bndi devant mes yeux fatigués.

En bref

En plus d'être une adaptation fidèle (du moins sur le plan narratif), Sherlock se révèle être un très sympathique manga policier en lui-même.

7
Sherlock
Positif

Adaptation fidèle mais se suffisant à elle-même

Un rythme de la narration maîtrisé

Une revisite originale!

Negatif

Le visuel de certains personnages, pas ressemblant pour un rond

Les décors aux abonnés absents

Une enquête assez en retrait au final

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