Critique Manga Another #1

Alors que l'anime d'Another, adapté d'un roman de Yukito Ayatsuji, a été diffusé chez nous en simulcast par Dybex il y a maintenant déjà trois ans de ça, voilà que le manga issu du même roman nous parvient à son tour.

S'il était difficile de dire si l'anime était fidèle à l'oeuvre originale sans point de comparaison (à moins de lire le japonais), le manga apporte un début de réponse: si le chara-design diffère parfois quelque peu (on peine vraiment à reconnaître certains personnages comme Mochizuki, en revanche Kôichi, ici nettement moins banal, a gagné au change), le déroulement et la narration de l'histoire sont en tous points identiques, de même que les lieux.

Celles et ceux ayant visionné l'anime seront donc en terrain connu, les autres découvriront à leur tour l'envoûtant récit imaginé par Yukito Ayatsuji. Articulé autour d'une légende urbaine, où le mangaka Hiro Kiyohara nous fait à son tour douter de la réalité pour mieux nous plonger dans l'horreur, à l'aide d'un trait absolument sublime. Les personnages sont magnifiquement expressifs, le trait est fin, précis, délicat, et les décors incroyablement soignés. Même les BJD (ball-jointed-dolls) représentées l'ont été avec un amour du détail manifeste!

Difficile de parler d'Another sans trop en dire. D'où vient la force de cette oeuvre? De la galerie de personnage tous plus attachants les uns que les autres, mais à qui il vaut mieux ne pas trop s'attacher justement? Aux morts aussi brutales (sans exagérer, vraiment brutales, rien n'est aseptisé ici, et c'est tant mieux!) que soudaines et inattendues? De ce mystère constant entourant le scénario où chaque réponse, distillée au compte-gouttes, n'en dévoile pas assez? De cette ambiance pesante présente à tout instant?
De tout ça, sûrement.

Ce premier tome du manga Another ne fait qu'effleurer le début des événements, tout en douceur, et à présenter les protagonistes majeurs du récit. Le pire, pour le meilleur, reste encore à venir après ce qui n'est clairement qu'un volume d'introduction dont la fin saura vous donner sans aucun mal envie de poursuivre l'aventure.

A côté du chef d'oeuvre qu'est le manga en lui-même, l'édition de Pika se veut tout à fait correcte en dehors d'une impression parfois baveuse sur mon exemplaire. Rien de dramatique donc.