Critique Manga Pas à Pas #1

Pas à pas se compose de chapitres qui chacun constitue une tranche de quotidien dans la vie de deux personnes. Le début ne nous donnant aucune présentation ni information, ce n'est qu'au fil des pages et des événements que l'on comprend, petit à petit, qu'elles sont respectivement prof et élève et que la seconde a connu et vit toujours des moments difficiles. Que la première l'a recueilli pour l'aider, qu'elle ne peut renoncer à elle. Et que l'amour, progressivement, commence à les unir...

Au-delà d'une présentation qui, décrite ainsi, pourrait paraître poétique et enchanteresse, Pas à pas se révèle surtout, disons-le franchement, un manga soporifique au possible. Le trait est agréable à l'oeil, c'est l'un des seuls points positifs que l'on en retiendra.

Pour commencer, cette absence totale d'explication au début a pour conséquence qu'on pénètre dans l'histoire sans rien y comprendre. Sans le quatrième de couverture, rédigé correctement pour une fois, on ne saurait même pas dans quoi on a mis les pieds.

Mais surtout, il est difficile de comprendre pourquoi cette vie à deux évolue vers une relation amoureuse. À priori, il n'y a absolument aucune raison. Il n'y a pas d'attirance spontanée, ni progressive ; c'est comme si la vie en commun devait forcément aboutir à une relation de couple, c'est qui est pour le moins tordu. Pour aller plus loin, on pourrait même dire que cette situation où un professeur a voulu aider une élève, pour finir par s'éprendre d'elle, a qu'elle chose de légèrement malsain...

Le synopsis, qui aurait pu être poétique, ne possède donc pas du tout cette justesse de ton et ce réalisme qui aurait pu lui donner une certaine beauté. L'absence d'explications, au lieu de donner un air onirique, ne fait que retirer du crédit à l'histoire.

Au fil des pages, il ne se passe pas grand chose. Sachant qu'on ne trouve ni humour, ni scène de sexe (quelques chastes bisous à la fin, et encore), au final on a de la peine à citer dans ce manga un élément qui en vaille la peine. Éventuellement, certains passages et répliques parviennent à nous toucher, mais l'ensemble se révélant inopérant, au final cette émotion manque sa cible.

Les volumes suivants redresseront-ils la barre ? On peut l'espérer, puisque somme toute, on ne peut guère condamner une série tant qu'on ne l'a pas lue intégralement. Mais ce premier tome n'est, avouons-le, pas très engageant.

À noter toutefois que Shoujo Sect, l'autre yuri de l'auteur paru en français, représente à l'inverse un concentré de scènes de sexe à peu près totalement dépourvues de scénario ; et qu'avec Pas à pas, le mangaka nous prouve qu'il sait pourtant construire une histoire, même si le résultat n'est pas forcément meilleur. Alors qui sait, peut-être est-il capable d'un équilibre ? L'avenir nous le dira.