Critique Manga 20th Century Boys Spin off

Où l'on retrouve les deux mangaka de 20th Century Boys tâchant de progresser pour produire de meilleurs oeuvres, sous l'oeil critique d'une Yukiji plutôt sévère. Ce volume est ainsi construit d'une manière un peu atypique, puisqu'il s'agit avant tout d'un recueil d'histoires courtes entre lesquelles on voit réapparaître Yukiji et Ujiko Ujio, la première pour donner son avis et les seconds pour y réagir et tenter de faire mieux la prochaine fois. Chaque nouvelle est ainsi construite en réaction aux commentaires de Yukiji, et leur succession permet d'assister à leurs progrès.

En dehors des quelques pages où on voit apparaître ces trois personnages, le lien avec 20th Century Boys est très ténu. C'est pourquoi il vaut mieux ne pas se pencher sur ce manga dans l'intention de retrouver l'univers de cette série, sous peine d'être déçu. Il s'agit avant tout de lire des nouvelles attribuées à Ujiko Ujio.

Ces dernières sont censées être les oeuvres de mangaka encore maladroits, aussi ces histoires ne croulent-elles pas sous les qualités. Elles sont sympa à lire, mais dans l'ensemble on retiendra leur brièveté qui leur donne un côté précipité et/ou peu développé, les cadres parfois farfelus, les thèmes et dénouements pas très intéressants ou trop faciles et surtout le particulièrement agaçant fan-service à outrance (dénoncé par Yukiji, d'ailleurs, mais notre duo de mangaka n'en retient guère la leçon).

Côté graphique, on peut voir que Naoki Urasawa a adapté son trait, et que le dessin d'Ujiko Ujio est assez différent du sien (plus typé "manga", avec des visages lisses, de grands yeux et des mèches à la shônen). Un effort à relever, même si le résultat n'est pas forcément pour nous plaire (son trait réaliste étant une des qualités qu'on apprécie chez Urasawa).

Ce spin-off n'approfondit pas du tout l'univres de 20th Century Boys et en-dehors de trois personnages, il n'y a guère de lien avec cette série. On n'en retrouvera ni les thèmes, ni l'ambiance. Même pour les fans, ce spin-off s'avère au final très dispensable, et est à réserver aux collectionneurs ultimes d'Urasawa.