Critique Manga C.L.A.S.S.

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C.L.A.S.S.

par Misya le dim. 17 juin 2012 Staff


« C.L.A.S.S. » est le deuxième manga de Natsumi Aida avant le célèbre « Switch Girl ». Afin de profiter du succès de ce dernier, Delcourt a décidé d’éditer en France ce One Shot.
Leila doit changer de collège en fin d’année de troisième, mais ce n’est pas ce qui va être le plus traumatisant pour elle. Sa nouvelle classe est gérée en diktat par un jeune homme, Jin, qui s’est auto-accordé le rang ultime. Les élèves sont divisés en trois groupes, des plus populaires (groupe A) aux plus «insignifiants » (groupe C). Ce classement sert, d’après Jin, à permettre de conserver une hiérarchie qui évite les brimades puisque chacun est déjà à sa place.
Evidemment, notre héroïne qui semble avoir de nombreuses qualités, ne peut se soumettre à une organisation si autoritaire. L’opposition du bien contre le mal va rapidement se mettre en place et la guerre va commencer.
Pas évident de tenir un scénario qui mérite quelques explications dans un seul tome mais Natsumi Aida ne semble pas s’être embarrassée de ce problème et certains passages s’en retrouvent bâclés. Des scènes auraient mérité quelques cases de plus, de façon à rendre l’histoire moins hachée. La volonté de Jin de faire régner son ordre est un plan assez élaboré et il aurait judicieux de ne pas le faire céder aussi facilement. De plus, cela rend la progression de « C.L.A.S.S. » assez prévisible et gâche quelque peu la lecture. Le méchant règne en maitre absolu, la gentille arrive et anéantie son travail : c’est plat, sans aucune surprise. Alors où se trouve l’intérêt ?
Dans le chara-design si intéressant et expressif que l’on connaît de Switch Girl ? Et bien non, car c’est face à des personnages « botoxés » sans vraiment d’expression que le lecteur se retrouve.
Dans le charisme des personnages ? Pas en ce qui concerne Jin qui est censé être le personnage fort du manga. Il m’est apparu comme un petit garçon pervers et capricieux.
Dans l’approche de la relation amoureuse ? Il n’y en a pas, même les rapports amicaux qui sont censés rallier les élèves ne procurent aucun sentiment.
Le seul aspect positif vient de l’héroïne plutôt sympathique et courageuse qui véhicule l’idée de combattre l’injustice et les préjugés, un sujet cher à Natsumi Aida.
Ce « One Shot » serait (peut-être) intéressant si le lecteur n’avait pas déjà eu accès à l’excellent travail d’Aida sur le début de la série « Switch Girl ». Mais non seulement la série s’essouffle et en plus Delcourt édite un One Shot plutôt décevant.
Et comme pour rajouter du discrédit à cette sortie, l’édition n’est absolument pas soignée il faut écraser la tranche pour réussir à lire les cases centrales et la mise en page n’a pas été aussi travaillée que d’habitude, la police est trop petite et l’espace est mal utilisé.
On peut se douter que derrière cette sortie se cache une opération marketing de Delcourt qui savait peut-être déjà que Natsumi Aida se déplacerait à la « JE », et un titre de plus à disposer sur les présentoirs derrière l’auteure sera toujours le bienvenu. Attention tout de même, le lecteur reste avisé !

En bref

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