Critique Global manga Appartement 44 #1

Appartement 44, mon premier "Global Manga". Je ne me suis jamais intéressé à ce style, prétextant une irrégularité graphique. Dara, l'auteur de Appartement 44 vient de me démontrer le contraire.
Avant même de sortir, cette série a attiré mon attention de part son scénario, certes non révolutionnaire, mais promettant de bonnes tranches de rigolade. De plus, le style graphique péchu et séduisant semblait être régulier, tous dessins confondus. Décortiquons cette nouvelle série éditée par les éditions Ankama.

Comme sous-entendu au dessus, la grande force de ce global manga est son attrait graphique. La "plume" est maîtrisée, et c'est avec plaisir qu'on découvre les planches les unes après les autres. Le style très manga plaira aux plus récalcitrants avec éparpillés de ci de là, des dessins en SD, adaptés aux situations. Le découpage des planches est assez classique, mais l'auteur vraiment imprégné de la culture manga, sait intégrer aux bons moments des cases originales, aux traits percutants.

Le scénario n'a rien d'exceptionnel. 4 jeunes adultes emménagent ensemble dans un appartement, où petit à petit des phénomènes surnaturels viennent perturber leurs quotidiens. Disons les choses clairement, l'histoire met un certain temps à "réellement" se lancer. Dara a préféré développer ses 4 protagonistes avant de mettre en avant l'intrigue principale, à savoir débusquer l'alien parmi les 4 colocataires. Un parti prit qui divisera le lectorat en deux. Aurait-il été plus judicieux d'entamer la trame principale, et de développer ses personnages au fur et à mesure?

Autre point fondamental, les 4 "héros" de cette histoire. On les découvre au fil des pages, permettant au lecteur de vite s'attacher à eux. On notera que pour l'instant, Dara a surtout travaillé les deux demoiselles (dont l'une est génialement détestable) les deux garçons étant plus difficiles à cerner. Du fait de l'opacité de Jon et Mick, ils paraissent pour l'instant quelque peu "clichés" : le fragile puceau et l'Apollon séduisant. Espérons que cette impression soit rapidement corrigée par la suite. A contrario, Gigi et Coco, davantage travaillées, n'apparaissent pas clichés pour un sous. La jolie blonde dépensière, n'est pas qu'une potiche impotente. Elle travaille durement, fait de la guitare, et ne se laisse pas abattre. L'autre demoiselle, fait tout pour se faire détester, se protégeant à l'aide d'une carapace semblant être impénétrable...

Autre élément sympathique : les divers clins d'oeil aux séries cultes. Vous ne pourrez pas passer à côté de certains éléments vous faisant penser à Cat's Eye, Lost etc... Une attention louable et surtout bien insérée.

En bref, ce premier volume d'Appartement 44 ressemble à une (longue) introduction. On découvre surtout les protagonistes, l'environnement dans lequel ils évoluent, les relations entre eux etc... Le fil rouge n'étant mit en avant qu'à la fin du volume, on reste quelque peu sur sa faim. Malgré des points positifs indéniables, l'histoire met un certain temps à s'installer... Malgré tout, même si cette série s'avère être un "diesel", tous les éléments sont réunis pour qu'elle décolle au prochain volume. J'ai hâte de voir comment cela va évoluer.