Critique Manga Happy !

6
Happy !

par DemiCercle le mer. 5 nov. 2014

Naoki Urasawa doit être un de mes auteurs préférés ... Ses intrigues sont toujours intéressantes et ses personnages toujours attachants sans être archétypaux.
Et bien je suppose que Happy est l'exception qui confirme la règle.

Voici l'une des premières séries de Urasawa, à l'époque ou il n'avait pas encore la popularité suffisante pour imposer ses idées à son éditeur. Du moins je suppose que c'est ça tant ce titre est classique.

C'est un manga sur le tennis. Rien de plus rien de moins. Alors certes certaines interactions entre personnages sont intéressantes et j'aime beaucoup le duo Sakurada-Miyuki ... Mais c'est bien la seule chose qui m'a plus et qui m'a poussé à continuer cette série pendants 6 tomes. Mais je ne peux plus continuer, j'en ai marre, cette série ne présente vraiment aucun intérêt.

Les personnages (tout comme l'intrigue en fait) sont stéréotypés au possible, entre l'héroïne qui ne vit que pour les autres (sauf à de trop rares moments) et qui n'est définie que par "la grande sœur gentille qui joue bien au tennis", et toute la flopée de méchantes tenniswomen vraiment méchantes ... Si méchantes et machiavélique que cela en devient stupide !

Ce qui nous emmène au second point négatif de la série : Le scénario n'est pas crédible une seule seconde. Et attention, j'entends par la qu'il n'est pas logique, car la ou 20th century boy possède un scénario fantasmé (béh oui du fantastique quoi), il reste logique et cohérent. Le scénario de Happy n'est en aucun cas fantastique, au contraire même il est sensé s'intégrer parfaitement dans le réel. Or ce n'est pas possible qu'un monde pareil existe ! Car un monde peuplé de méchant joueurs de tennis et de spectateurs haineux et stupide n'existe pas ! C'est fou ! Tout le Japon HAIS l'héroïne, et tout le Japon est fan de tennis, ce qui fait des joueuses de super-star plus connues que le 1er ministre (sérieux je veux bien que ça rapporte mais les foules ne deviennent pas hystériques à la vue d'une joueuse connue !). Et tout le monde la hais sans réelle raison ... Car en réalité il suffirait de réfléchir 15 minutes pour se dire qu'une personne capable de tirer systématiquement sur la bande du filet ne pratique peut être pas de l'antijeu mais fais plutôt preuve d'une grande maitrise (est-ce que l'on à reproché la façon dont Ziddane avait tiré son penalty à la finale contre l'Italie ?). Comment une personne si unilatéralement méchante, qui ne vit que pour voir les autres souffrir, peut exister ? Et comment peut-elle tromper son entourage surtout ? Car même si ce genre de personne existe, elles sont généralement muent par des désirs précis et finissent par être identifié comme perverse.

Que dire d'autre ? Les personnages agissent comme bon leur semble, toutes les péripéties sont basées sur des saute d'humeurs de tel ou tel personnage ... Cela n'est jamais crédible, jamais cohérent, mais toujours énervant !

Les dessins sont bons ... Et les premiers match de tennis sont en réalité plutôt excellent, Urasawa sait créer une tension, et nous le prouve ici très bien. Le problème, c'est que la tension retombe immédiatement dès que l'on se dit que ce n'est qu'un match de tennis et que puisque la série dure 15 tome même si elle perd le scénario s'adaptera.

On sent tout de même le style de Urasawa pointer le bout de son nez, les personnages sont des atrocités mais on voit clairement qu'il fait de son mieux pour concilier les exigences de l'éditeur et ses envies d'auteur, on a donc le droit de temps en temps à de discrètes phases de développement ... Pas de quoi s'enflammer tout de même. La base de l'intrigue est également intéressante ... Mais plutôt que de s'intéresser à l'histoire principale tout le titre tourne autour du tennis ... Ce qui ne présente, encore, aucun intérêt.



Quelle déception, j'attendais au moins quelque chose de correct de la part de Urasawa, mais malheureusement il n'y parviens même pas. Pourtant son talent était bel et bien visible lorsqu'on lit ses histoires courtes ... Je suppose donc que ce sujet lui a été imposé et que son éditeur était trop intrusif ... Sinon cela signifie tout simplement qu'il s'est planté sur ce coup. Et ce n'est pas si grave, cela arrive même au meilleurs, et URASAWA est tout de même l'un d'entre eux !

[critique des tomes 1 à 6].

La suite de la série conserve ces mêmes défauts mais propose une tension plus importante ... Même si cela reste un nekketsu travesti, on est tout de même happé par ce titre par moment.

En bref

6
Happy !
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