Critique Manga Tower Dungeon #1

Quand Nihei se frotte aux donjons des RPG

Il est toujours surprenant de retrouver un auteur de manga au style aussi marqué et affirmé que celui de Tsutomu Nihei dans un univers nouveau et inattendu, et pourtant la Nihei touch est toujours là. 

Nihei, c'est l'auteur des vertigineux Blame ou encore Biomega, avec ces cités organiques, ces créatures aux allures de zombies et cette bichromie marquée par des noir profond. Il a durablement marqué les lecteurs de mangas amateurs de SF. Mais ici, il se prête au jeu du classique univers des RPG en Fantasy, avec quête et donjon à la clé. Inattendu ? Et en fait, pas tout que cela car on y retrouve facilement ses marqueurs. 

Tandis que l'histoire n'est pas des plus claires sur tous les points, on comprend que Yuva, le jeune héros de cette histoire, un habitant lambda ou presque de son royaume, va devoir participer grâce à sa force à la mission de sauvetage de la Princesse du royaume enlevée par un puissant Nécromancien qui a déjà tué le roi auparavant. Pour réussir, avec ses collègues soldats plus expérimentés, ils doivent franchir les étages d'un donjon et se battre contre des créatures toutes droit sortie de l'Enfer de Dante version horreur. 

On retrouve donc le plaisir de l'auteur pour les scénarii légers, à trou, pas toujours compréhensible, avec des personnages qui se laisse porter par les événements et croisent des créatures atroces. Ici, il y a ajouté spore et acides dégoulinants, ainsi que taille démesurée et nombreux appendices. Les villes vertigineuses sont remplacées par ce donjon semblant tomber des cieux, mais on y retrouve le même côté organique. L'aventure est de la même eau que d'habitude, claire au début, avant de s'effriter. Nouveauté, le héros n'est pas seul mais réellement au sein d'un groupe où chacun à ses particularité. Ça change des personnages assez solitaires auxquels il m'avait habituée. 

Il se dégage cependant une certaine naïveté de l'ensemble. Peut-être un retour aux sources pour l'auteur, mais un certain manque de complexité pour le lecteur dans cette linéarité et ces personnages assez simples. Je regrette surtout les trous dans la narration et le manque d'explication de bien des enjeux, voire revirements inexpliqués et inexplicables.