Critique Manga Ce vide au fond de moi #2

Thriller sociétal en devenir

Titre vraiment particulier avec ses problèmes rudes et son traitement un peu étrange. N'est pas Inio Asano qui veut pour traiter de sujets de société.

J'avais apprécié le ton âpre et mélancolique du premier tome avec ses allures de Goonies grâce à cette couverture aux fausses allures de sépia. Je suis plus partagée dans cette séduite malgré les mêmes qualités. La couverture et les thèmes dégagent quelque chose. C'est dans la nuance de leur traitement que je me perds parfois. 

Nous sommes quand même dans un titre parlant de maltraitance, de viol, de prostitution. C'est rude. Et les auteurs en fond souvent trop. Ils donnent ainsi le sentiment non pas de le prendre par dessus la jambe mais quand même d'en faire trop un divertissement. J'ai du mal avec leurs excès. Ils rendent les situations moins crédibles, que ce soit la lycéenne qui pense à se prostituer pour aider son petit ami ou son amie amoureuse de son père qui couche avec des hommes pour compenser, sans oublier ce jeune adulte qui voit en elle un pis-aller d'une ancienne amie qui l'a marqué autrefois. C'est un peu too much.

Pourtant, il y a aussi une belle énergie. L'énergie du désespoir dans laquelle se confondent les personnages. Des personnages qui essaient d'aller de l'avant et de se rebeller contre leur destin. J'ai aimé les interventions de Ruka, qui sauve son amie et tente de se sauver elle-même. J'ai aimé l'intervention de son père qui ne réagit pas comme elle l'imaginait quand il la voit se faire agresser. J'ai été heureuse que quelqu'un finisse par sauver Takeru et qu'il puisse sortir de son enfer. Il y a de l'espoir dans toute cette noirceur.

Cependant chaque événement manque de crédibilité et est ubuesque. On s'attaque sur le toit. On trouve une adresse pour venir agresser. On se réfugie en forêt et fait une découverte. On enterre un corps. Franchement, ça vire dans le thriller un peu grotesque tant les procédés sont énormes. J'aurais aimé plus de finesse. Les auteurs sont forts pour décrire l'horreur des situations de chacun moins ensuite pour les solutionner de manière fine et crédible. Je suis donc partagée.