Critique Manga Les Noces des lucioles #1

Epouser son assassin ? WTF !

Arrivée d'une nouvelle autrice au catalogue de Glénat, Oreco Tachibana, qui va essuyer les plâtres de la nouvelle politique de collection de l'éditeur français, à savoir effacer les bandeaux shojo, shonen, seinen, pour ne garder que des mots clés. Un bien ou un effacement du shojo ? Seul l'avenir le dira.

Parmi les deux titres proposés, pour débuter ma découverte, j'ai choisi le plus récent : Les noces des lucioles qui a seulement 5 tomes à son actif contrairement à l'autre qui est terminé en 16... Plus récent, je me suis dit qu'il aurait aussi un graphisme plus abouti comme témoigne la jolie couverture bien clinquante qui accroche le regard avec sa jolie mariée essuyant la joue en sang de son compagnon. Plus attrayant aussi, le résumé avec le petit truc en plus avec ce mariage avec celui qui a tenté de l'assassiner, qui me tentait bien. La réalisation fut plus bancale.

Affublé d'une héroïne, fragile physiquement, mais pleine de mordant, cette nouvelle série nous invite vers un scénario qui se veut disruptif mais que j'ai trouvé assez m'as-tu-vu et maladroit au final passé les effets de manche. On a un joli graphisme affriolant qui attire le regard mais cela cache un peu un scénario aussi creux qu'invraisemblable. Sorte de Cendrillon des temps modernes, Satoka est une fille de bonne famille à la santé fragile qui dérange sa demi-soeur et sa belle-mère en attirant l'attention et en recevant plein de demandes en mariage. Un jour en se baladant en ville, elle se fait enlever. Pour s'en sortir, elle promet le mariage à l'un de ses kidnappeurs, celui qui a le regard le plus fou.

J'ai vraiment trouvé le scénario surfait et volontairement racoleur. Je n'ai pas du tout aimé la figure de l'assassin que je trouve creux et caricatural à l'excès. Il n'est pas crédible. Quand je le compare à ceux de L'habitant de l'infini qui se déroule un peu dans le même genre d'univers, il fait pâle figure. Sa folie est surfaite, surjouée. Il ne passe pas du tout chez moi. Du coup, la dynamique voulue par l'autrice entre une fille de bonne famille qui ne se laisse pas faire et ce fou furieux ne fonctionne pas. Le décalage est raté et ne prend pas, à l'image des situations imaginée toutes plus grosses et prévisibles les unes que les autres, de l'enlèvement, à la fuite, en passant par l'arrivée dans le quartier des plaisirs... Bof.

En revanche, Satoko, elle, m'a plu comme héroïne. Avec son développement pompée sur Cendrillon, elle a la niaque qu'il faut pour ne pas se laisser faire dans la vie. J'adore la façon dont derrière son beau visage se cache une femme avec du mordant. Elle ne se laisse pas faire par sa demi-soeur au début et la remet à sa place. Elle se défend mordicus quand on essaie de la violer. Elle réfléchit et trouve une astuce pour s'en sortir et convaincre son ravisseur de l'aider. Quand il la lâche en milieu hostile, elle se relève et trouve une voie pour s'en sortir. Elle est vraiment très forte et astucieuse. Après, elle reste le portrait de ces filles de bonne famille qui veulent se marier pour faire plaisir à leur père et qui considère qu'une femme désirable doit maîtriser certains arts dits féminins. Beurk. Mais on dira que c'est d'époque... Mouais.