Critique Manga Gene Bride #3

8
Gene Bride

par Tampopo24 le dim. 3 nov. 2024 Staff

Eugénisme et mystère

Série discrète qu’on aurait
tendance à oublier, pourtant elle est d’une efficacité redoutable pour
nous plonger dans un monde dystopique glaçant et réaliste. J’adore !

Chaque fois que je replonge dans
l’histoire, j’ai un moment de doute, je me demande où je suis, avec qui,
ce qui se passe. Mais ça ne dure jamais longtemps car l’efficacité de
narrative de l’autrice prend vite la relève et alors, elle déploie avec
une facilité rare un univers immersif plein de questions humanistes,
eugénistes, sociologiques qui percutent le lecteur.

Dans ce nouveau tome, l’autrice continue d’avancer lentement dans le
déploiement de son intrigue et ses fils. En nous conduisant des murs
d’un CHU très particulier aux bureaux d’un nouvel homme politique,
ancien camarade de nos héros, elle tisse peu à peu sa toile et de
nouvelles questions apparaissent tout comme quelques réponses. L’enquête
d’Ichi et Masaki n’est pas prête de s’arrêter.

J’aime énormément cette ambiance
mystérieuse qui plane sur l’ensemble du récit, à l’image de ce
brouillard qui peut se lever brusquement et mettre tout le monde à
terre. On sent combien l’autrice en a sous le coude avec les secrets et
manipulations des hautes sphères derrière nos élèves et anciens élèves
de cette drôle d’institution qu’est le groupe scolaire Shukokan. Ichi
apprend ici de manière formelle, que oui, elle a été conçue pour être
différente des autres, plus résistante, plus intelligente. Masaki
comprend qu’il aurait dû l’être aussi mais qu’il y a un problème, un
mystère, puisqu’il ne l’est pas. Et avec l’aide d’un ancien camarade qui
regrette beaucoup les brimades qu’il leur a fait subir, ils font
pouvoir pénétrer un peu plus loin dans ce programme.

C’est prenant, c’est tendu mais ça avance
très lentement. Il n’y a pas de grosses révélations pour nous qui nous
doutions déjà de tout ce qui a juste été confirmé ici. C’est bien que
les personnages avancent, eux, mais on pourrait apprécier qu’il en soit
de même pour nous. Ce tome est surtout une lecture où l’ambiance prime,
tout comme le travail psychologique, non pas sur nos héros, mais sur
Taro, un de leur ancien camarade. J’ai trouvé très intéressant la
parenthèse le concernant qui permet d’entrer dans la tête d’un ancien
adolescent malfaisant. Il est intéressant de montrer que jeune, baignant
dans un environnement malsain, il n’avait pas pleinement conscience de
ses actes et qu’il lui a fallu un électrochoc, adulte, pour prendre le
recul nécessaire et réaliser. J’ai trouvé cela très fin. Maintenant,
cela nous a un peu écarté de notre sujet et l’autrice ferait bien
d’avancer un peu plus vite.






Passionnante histoire de manipulation génétique et d’eugénisme secret, Gene Bride est
le genre d’oeuvre de fiction que j’aime. Elle est sensiblement
réaliste, on sent que ce genre de dérive est totalement possible et
l’écriture toute en finesse des personnages le confirme. Cependant,
autant l’autrice nous tient par son suspense savamment distillé, autant
il reste frustrant de faire encore du surplace. On aimerait des avancées
bien plus significatives, même si on ne va pas mentir, c’est immersif
de suivre cette enquête à hauteur d’yeux des personnages.

En bref

Passionnante histoire de manipulation génétique et d’eugénisme secret, Gene Bride est le genre d’oeuvre de fiction que j’aime. Elle est sensiblement réaliste, on sent que ce genre de dérive est totalement possible et l’écriture toute en finesse des personnages le confirme. Cependant, autant l’autrice nous tient par son suspense savamment distillé, autant il reste frustrant de faire encore du surplace. On aimerait des avancées bien plus significatives, même si on ne va pas mentir, c’est immersif de suivre cette enquête à hauteur d’yeux des personnages.

8
Gene Bride
Positif

De l'excellente SF dystopique

Une histoire très immersive

Plein de mystères

Des personnages attachants

Des thèmes fins, percutants et actuels

Negatif

Le scénario avance très lentement

Tampopo24 Suivre Tampopo24 Toutes ses critiques (1866)
Partager :
Commentaires sur cette critique (0)
Laissez un commentaire