Critique Manga Love Mix-Up #5

Safe Place

Love Mix-Up, c'est MON titre LGBTQ+ du moment, celui qui met le mieux en scène les thématiques que j'aime sur le sujet hors Boys Love, ce tome en est encore l'exemple.

L'autrice me fait littéralement fondre avec l'écriture du couple Ida - Aoki. C'est tendre, doux, bienveillant, ça prend son temps, ça se pose les bonnes questions sur les sentiments entre eux et le regard des autres. C'est une petite merveille pour les adolescents qui découvrent l'amour. Dans ce tome, Ida et Aoki sont encore ultra mignons à tâtonner et mal interpréter l'autre. L'autrice en fait des caisses mais c'est juste de l'humour et elle désamorce tout très vite par le dialogue et la bienveillance. Vive Ida pour ça ! Mais elle n'en fait pas quelqu'un de parfait, c'est ça que j'aime. Elle le montre lui aussi maladroit, lui aussi hésitant, lui aussi jaloux.

Et puis il y a l'autre petit couple de l'histoire, plus classique puisque hétéro, mais tout aussi mignon. J'adore cependant le décalage par rapport aux couples habituels avec Aida et Hashimoto, Aida n'était pas du tout le prototype du héros de romance. Cela donne une teinte différente, humoristique et réaliste aussi, car ils ne sont pas parfait. Ici avec le chapitre de la Saint Valentin, ils m'ont encore beaucoup fait rire et attendrie. C'est un peu toujours la même chose : des problèmes de communication, mais l'autrice renouvelle sans cesse les situations, les rapprochant peu à peu, ce qui en fait tout le charme.

Et enfin, il y a la dimension sociale de l'oeuvre qui vient nous percuter alors qu'on ne l'attend pas. Tout est mignon, choupi, drôle, décalé, on ne pense pas qu'on va se recevoir une claque sur nos préjugés et la façon dont ils sont reçus par ceux qui en sont victimes, et bien si ! Cette fois, c'est le discours du prof particulier d'Aoki qui va venir chambouler celui-ci et à raison, nous montrant combien le manque d'ouverture d'esprit peut faire mal, surtout quand cela vient d'une personne modellisante comme ça. Les gens, sortez vos œillères, discutez avec les autres et vous verrez votre bêtises ! L'autrice le fait avec gentillesse et bienveillance, on sait que dans la vraie vie c'est plus compliqué, mais ça fait du bien que ce soit simple dans la fiction, cela offre des respirations et des zones de repos et de douceur bienvenues.