Critique Manga Pakka #1

8
Pakka

par Tampopo24 le jeu. 17 nov. 2022 Staff

Pakka Pas Cap

Même si j'aurais encore beaucoup de choses à apprendre ou peut-être justement parce que j'ai beaucoup de choses à apprendre sur le sujet, j'aime me plonger dans des séries qui ont des fonds mythologiques ou folklorique. C'est le cas ici avec Pakka, qui offre un savoureux jeu de mots avec les "kappa", créature fantastique japonaise que j'ai pas encore trop eu l'occasion de croiser. C'est l'occasion d'y remédier.

Aux manettes de cette série histoire, il y a Daisuke Imai, un mangaka que l'on a déjà croisé au cours de deux séries et un oneshot en France : le singulier Sangsues, l'étonnant Instants d'après et l'émouvant Destins parallèles. C'est avec ce dernier que je le connaissais et je reconnais dans sa nouvelle série le même goût de l'auteur pour le tranche de vie, les romances compliquées et un découpage inspiré du cinéma qui fait mouche.

En débutant ma lecture, je m'attendais à lire une histoire totalement centrée sur l'univers des kappas. Quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver plutôt dans une bluette lycéenne au bord de la piscine du club de natation de l'établissement. Alors que je craignais de ne pas aimer et de me retrouver lésée à cause de ce choix narratif, il fut au contraire totalement gagnant pour moi.

J'ai beaucoup aimé suivre le jeune Kei, adepte de natation depuis tout petit mais un peu dilettante, qui n'a pas le mental nécessaire pour se remettre en question et se battre quand il trouve plus fort que lui. Confronté à son amie d'enfance bien plus douée, il botte souvent en touche au lieu de se confronter à leur différence de niveau. Cependant, il garde une relation forte avec elle et c'est pour ça qu'il lui propose un défit : s'il la bat à la course, elle acceptera de sortir avec lui.

Sur fond d'histoires adolescentes on ne peut plus classiques, l'auteur vient pourtant greffer une ambiance mélancolique où on suit des lycéens en plein questionnements sur la nature de leurs sentiments, les changements qui s'opèrent dans leur corps et ce qui différencie les filles et les garçons. Tout cela est traité avec beaucoup de subtilité, notamment grâce à l'utilisation du fantastique qui vient se glisser dans l'histoire lorsque Kei, sur le point de se noyer est sauvé par une jeune kappa, qui partage son âme avec lui, et le transforme ainsi lui aussi en créature mythologique. Les transformations qui vont s'opérer en lui, les conditions de celles-ci, ainsi que les choix qu'il fait ne sont que le reflet des bouleversements de l'adolescence.

On a d'ailleurs un décor qui change un peu par rapport aux romances lycéennes habituelles. Tout se passe au bord ou dans la piscine du club de natation. Un lieu qu'on ne croise pas si souvent que ça au final comme lieu clé de l'intrigue dans les mangas. Cela donne de suite une petite saveur particulière que Daisuke Imai capture très bien avec sont trait tout en rondeur mais également très vif lors des phases où il faut plus de vitesse.

Je regrette juste que pour le moment le fantastique se fasse aussi discret. Certes il est amené de main de maître avec un premier chapitre qui pourrait être un modèle en la matière, mais ensuite il ne fait que se distiller très succinctement dans la relation qui se noue entre Shizuku et Kei et on n'a que très peu d'infos. J'aurais aimé en avoir plus, même si je sais que ce n'est pas le coeur de l'histoire, mais c'est un décor tellement peu usuité que j'en veux plus.

En bref

Nouvelle ode à l'adolescence signée Daisuke Imai, le mangaka nous plonge dans les questionnements de ces jeunes garçons et filles peu sûrs de leurs sentiments et de leur corps, à l'aide d'un fantastique métaphorique reflet de cette réalité changeante. C'est à la fois plein de mélancolie et une bouffée d'air frais surtout après un été si chaud. J'ai beaucoup aimé ce singulier et surprenant mélange.

8
Pakka
Positif

Le bonheur de retrouver les compositions de Daisuke Imai

L'utilisation de la figure peu utilisée du kappa

Une métaphore des changements de l'adolescence

Des personnages attachants

Un décor tranquille

Negatif

Une simplicité qui peut donne un sentiment de vide ou fadeur

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