Critique Manga Le Bleu du ciel dans ses yeux #1

8
Le Bleu du ciel dans ses yeux

par Tampopo24 le dim. 14 août 2022 Staff

Quand la musique fait mal mais peut aussi soulager

Avec une couverture me rappelant les derniers oneshots de Kaori Ozaki que Delcourt-Tonkam avait pris l'habitude de nous publier, j'ai de suite eu envie de découvrir Le Bleu du ciel dans ses yeux et ce sans rien savoir de l'histoire à part cette héroïne jouant de la basse, mais j'ai toujours aimé les histoires musicales et celle-ci ne sera pas différente.

Le manga est en fait l'adaptation d'un film d'animation sorti en 2019 par le studio CloverWorks sous le nom de Her Blue Sky (Sora no Aosa wo Shiru Hito yo en vo), qui a dû avoir son petit succès puisqu'il a été, dans la foulée, décliné en roman et manga. Ce dernier, dessiné par Yaeko Ninagawa de 2019 à 2021 pour le magazine Comic Newtype de Kadokawa, compte en tout 4 tomes. Delcourt-Tonkam nous propose ce mois-ci et le début du manga et le roman, dont voici la couverture ci-dessous.

Je n'ai pas eu tort de penser à Kaori Ozaki en voyant la couverture, il y a effectivement un petit quelque chose tenant de Golden Sheep dans cette histoire d'adolescente amoureuse de sa basse mais terriblement seule. Ce premier volume assez court, cependant, ne nous offre que les prémices d'une histoire gentiment dramatique.

Nous découvrons à l'aide de flashbacks judicieusement placés, le destin de deux soeurs qui perdent leurs parents trop tôt suite à un accident. L'aînée, alors lycéenne, est obligée de rester dans sa ville pour s'occuper de sa petite soeur et doit laisser partir l'amour de sa vie, un jeune guitariste, qui monte à Tokyo pour faire carrière.

Il y a d'emblée une très belle atmosphère mélancolique dans ce titre. On sent bien le poids des décisions dans la vie d'Aoi et de sa soeur Akane. Celles-ci ont beau d'adorer, leurs regards réciproques semblent bien mornes. La tristesse est partout, dans les accords qu'Aoi joue au bord du fleuve, tout comme dans ces échanges bien difficiles entre les deux soeurs dans la voiture d'Akane. Le passé leur pèse.

J'ai beaucoup aimé ce démarrage assez classique nous présentant les traumas des deux soeurs et les raisons de leur aphatie. Il faut passer par ces pages douloureuses pour en venir à ce qui fera sûrement la lumière des tomes suivants : un projet de la ville, porté par un de leurs amis, qui va faire revenir la musique et un certain musicien qui a bien changé. Les promesses sont là.

Il y a en plus, une jolie petite touche fantastique qui vient se glisser là de manière totalement inattendue, quand Aoi va jouer de la basse dans l'ancienne salle de répétition du groupe de son enfance. Elle va alors tomber sur quelqu'un qu'elle n'aurait pas dû croiser, ce qui va forcément titiller notre curiosité.

Les dessins de Yaeko Ninagawa ont une belle rondeur et un enthousiasme certain. Elle sait nous communiquer toute la palette des émotions des héroïnes de leur apathie bien compréhensible, à leur colère et frustration rentrée. J'adore son travail leurs sourcils et l'expressivité qu'ils revêtent, c'est rare de voir ça. Plus classiquement, j'aime aussi beaucoup la façon dont elle rend la puissance cathartique de la musique, même quand ça fait mal.

En bref

Malgré un premier tome fort court, associé aux premières pages du roman qui font un peu redite..., j'ai senti beaucoup de potentiel dans cette belle histoire de vie, déchirante et âpre pour le moment, qui montre que parfois on doit faire des choix cornéliens pour le bien des autres et assumer ensuite, même si c'est dur. J'ai aimé la mélancolie du titre, l'écriture et le dessin des personnages, mais encore plus les promesses de métamorphose et renaissance pour la suite.

8
Le Bleu du ciel dans ses yeux
Positif

Un beau dessin tout en rondeur

La puissance de la musique pour soulager l'âme

Une histoire poignante

Une touche fantastique inattendue

Beaucoup de potentiel "émotion" pour la suite

Negatif

Un premier tome bien trop court

Une histoire classique

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