Critique Manga Gannibal #1

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Gannibal

par Niwo le sam. 24 oct. 2020 Staff

Le mystère du village de Kuge

Gannibal est une nouveauté Meian de cet été. Ce manga nous plonge dans un univers menaçant et mystérieux, que l'on est curieux de découvrir. Cette fois-ci, Meian s'attaque au genre horrifique, un genre très particulier difficile à parfaire de part les spécificités de la peur et le fait qu'elle touche différemment les gens. La principale question que l'on se pose donc avait lecture est la suivante : Gannibal parvient-il à intéresser le lecteur et le plonger dans son univers ?

Avant d'y répondre, remettons les choses dans leur contexte. Daigo Agawa est policier et se voit muter au village de Kuge, reculé dans les montagnes. Le hic... L'ancien policier de ce village, Kano est porté disparu. Ses dernières paroles sont les suivantes : « Les habitants de ce village sont cannibales !!! ». A peine arrivé, Agawa doit enquêter sur la mort d'une vieille grand-mère, faisant partie du clan Gotô...

Gannibal est un manga très prometteur. Dès le départ, l'auteur sait nous mettre dans l'ambiance tout en présentant petit à petit ses personnages. Autant vous dire qu'on en sait aussi peu qu'Agawa, et qu'on apprend tout en même temps que lui. Dans le genre horrifique, c'est un très bon moyen d'immerger le lecteur en plein dedans. On se met à la place du policier, on est frustrés de ne pas en savoir plus et je n'ai pas pu m'empêcher d'enchaîner les pages à toute vitesse tellement j'étais pris dedans. Mais cela ne suffit pas à faire un bon manga, le scénario doit, lui aussi être plausible et les personnages également.

Vous l'aurez sûrement compris à la note, mais c'est totalement le cas. L'intrigue se met en place petit à petit. Les indices subtils permettent de compléter les pièces du puzzle en nous plongeant plus profondément dans cette angoisse prenante de bout en bout... Et c'est d'autant plus le cas que la famille au cœur du récit est malsaine au possible. Le clan Gotô semble capable d'en venir au meurtre lorsqu'on se risque à les déranger... Par ailleurs, visuellement, l'auteur a bien réussi à les différencier des autres habitants : ils ont l'air plus sauvages, moins humains, comme s'ils étaient malades et fous -ce qui est d'ailleurs peut-être le cas-.

L'auteur met également l'accent sur le fossé qu'il y a entre ce village et les civilisations dites « développées ». Leurs coutumes à l'ancienne et leur façon de vivre marquent une réelle différence avec nos sociétés actuelles. Notamment sur le cannibalisme, coutume de chez eux pour qu'un défunt demeure éternellement parmi eux. A l'heure actuelle, et également pour notre personnage principal, c'est considéré comme immoral et difficilement défendable, alors que de leur côté c'est monnaie courante.

Certains habitants conseillent à la famille du policier d'éviter tout contact avec la famille Gotô. Il semble même que ce soit strictement défendu de se mêler de leurs affaires, sous peine d'être sévèrement punis... J'espère qu'on saura par la suite pourquoi personne ne fait rien alors qu'ils ont l'air d'en savoir suffisamment. Autre point qui mérite à développer : l'existence de « lui », celui qui semble prendre toutes les décisions. On ne sait rien de lui, mais le peu de fois où il apparaît dans le tome donnent envie de s'enfuir en courant...

Au début du tome, Agawa tombe sur un doigt qui, d'après son collègue médecin légiste (certainement de son ancienne brigade) n'appartient pas à la vieille mais à quelqu'un d'autre. Et dans les dernières pages du tome 1, nous apprenons enfin l'identité de l’atrophié... Je vous donne donc rendez-vous dans la chronique du tome 2 pour en savoir plus !

En bref

Gannibal est un titre qui parvient aisément à entraîner le lecteur dans son ambiance sombre et menaçante. Les personnages sont particulièrement bien introduits, les mystères qui rôdent autour du village de Kuge sont convaincants et on termine la lecture avec curiosité et envie d'enchaîner avec la suite. Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un titre aussi entraînant !

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