Critique Manga L'agence de détectives Layton - Katrielle et les enquêtes mysterieuses

Alimentaire, mon cher Watson !

Petite série en deux tomes adaptée du jeu vidéo sorti en 2017, lui-même spin-off de la série « Professeur Layton », « L'agence de détectives Layton – Katrielle et les enquêtes mystérieuses » n'en est pas la première œuvre dérivée : outre une série animée, quelques-unes des enquêtes ont également été adaptées en romans. Mais même si vous ne connaissez rien au support d'origine ni aux autres adaptations, vous n'aurez aucun mal à suivre les mini-enquêtes qui constituent la série.

Côté adaptation, pour avoir vu mon conjoint faire le jeu, certaines histoires m'ont semblé familières. Vérification faite auprès de lui, il semblerait que le manga reprenne fidèlement le contenu du soft, à un détail près : ici, point de fil rouge pour relier ensemble les intrigues des différentes enquêtes, totalement indépendantes les unes des autres. On suit Kat et ses acolytes d'affaire en affaire, et c'est tout.

Cet aspect « adaptation » se ressent en revanche beaucoup dans la mise en scène et la résolution des mystères, dont les éléments importants sont aussitôt représentés sous la forme de pièces de puzzle dans l'esprit de Kat. Autrement dit, si vous aimez deviner vous-même le fin mot de l'histoire, ici, tout est prémâché, et aussi capillotractées que soient parfois les énigmes, l'on n'a, hélas, aucun mal à les comprendre avant que Kat n'expose elle-même la solution. Quelque part, c'est un peu dommage, car sans ça, il serait plus compliqué de démêler tout ça. On se consolera avec les encarts de mini-jeux insérés entre chaque chapitre du tome 1. Des interludes sympathiques hélas absents du second, alors qu'ils complétaient à merveille l’œuvre tout en restant dans le thème.

Chaque enquête se veut très différente de la précédente, exploitant des thèmes et décors tantôt « classiques » (une banque, un campus, une maison bourgeoise...), tantôt plus originaux (les berges de la Tamise, une maison hantée, un bateau, un cinéma...). Côté structure en revanche, toutes sont calquées sur le même modèle : on découvre l'affaire en même temps que Kat, qui se balade, tombe sur les indices l'air de rien (quand ce ne sont pas eux qui viennent à elle, par hasard ou via des témoignages spontanés) tout en se bâfrant de gâteaux au passage. Il ne faut pas plus de quelques pages à Kat pour résoudre chaque affaire et dévoiler ses conclusions. Ce côté très rapide pourrait nuire au manga, mais, dans les faits, avec la mise en avant des indices, il aurait été inutile de faire traîner davantage les choses et le récit paraît davantage « fluide » qu'« expédié ». Ça se lit vite, mais sans déplaisir et surtout, c'est parfaitement adapté au lectorat visé en priorité, à savoir les enfants.

Visuellement, il faut le reconnaître, le manga est plutôt agréable à regarder. Évidemment, c'est en grande partie grâce à Katrielle, non seulement très expressive, mais dont la chevelure dynamique et les tenues toujours différentes rendent les planches très vivantes. Les personnages secondaires ont des physiques réellement variés, presque dans des styles graphiques propres à chacun. En revanche, côté décors, il faut reconnaître qu'ils brillent la plupart du temps par leur absence, la majorité des cases étant très vides, à peine tramées. On remarquera par contre le soin dont bénéficient les obsessions sucrées de Katrielle, transmettant aisément son amour de la bonne bouffe !

Côté édition, comme toujours avec Nobi-Nobi, il n'y a rien à redire : ni coquilles, ni souci d'impression, c'est propre et sans bavure !