Critique Manga Mon homme à tout faire #1

7
Mon homme à tout faire

par Pois0n le lun. 7 oct. 2019 Staff

Ca prend plus de place qu'un hamster

Booooon, il faut avouer que le résumé de « Mon homme à tout faire » pouvait potentiellement faire peur (sans parler du titre qui n'aide pas). Un gigolo, une jeune femme « sans expérience »... Eh bien perdu, ce n'est pas du tout ce que vous imaginiez, bande de coquinous.

Car ce qui est au cœur de l'intrigue, c'est... le travail de Mizuho. Mangaka, la jeune femme passe sa vie à travailler et ne vit que pour ça. Pas de loisirs, peu de sorties, un manager très exigeant, des délais à tenir quoi qu'il en coûte et des collègues qui appellent parfois au secours pour pouvoir tenir leurs propres deadlines. Ce qui ne lui laisse bien évidemment pas masse de temps pour côtoyer des êtres humains. A tel point que son manager la supplie de faire un effort de ce côté, histoire de rendre ses histoires un peu plus réalistes...

C'est donc une véritable aubaine pour elle lorsque, croyant avoir accepté de prendre en garde l'animal de compagnie de sa meilleure amie, elle découvre en réalité un gigolo sur le pas de sa porte. Son premier réflexe ? Pouvoir s'en inspirer pour son travail ! (J'avoue, en tant qu'écrivain, j'aurais réagi exactement pareil x) ). Mais Sôichiro devient rapidement bien plus qu'un sujet d'étude : en s'occupant des tâches ménagères, il permet à Mizuho de rester concentrée sur ses planches. Et ça marche ! Sauf qu'à partir du moment où la jeune femme lui demande de l'aider à vérifier la crédibilité de certaines de ses scènes pour mieux les visualiser, celle-ci réalise qu'elle aimerait bien les vivre pour de vrai... Or, entre eux, il n'est question que de travail. Ce qui devient rapidement une torture pour Mizuho.

Voilà, en gros, le pitch de ce tome d'introduction. On pouvait craindre l'un de ces shojos racoleurs, mais en fait pas du tout. « Mon homme à tout faire », c'est plutôt l'histoire de deux êtres solitaires qui se retrouvent à vivre ensemble. Sôichiro n'a pas de domicile fixe et son travail est de veiller sur celles qui font appel à lui, sans pouvoir jamais s'attacher. Mizuho, elle, n'a justement pas le temps de prendre soin d'elle. Autant dire que la gentillesse de Sôichiro la touche en plein cœur, au moins autant que sa beauté la trouble. Sauf que tout ça, ce n'est pas pour de vrai. Même les débuts de rapprochement qui s'opèrent entre eux ne sont rien d'autre que des mises en scène, Sôichiro n'en faisant jamais plus que ce qui lui est demandé...

A partir d'une idée a priori hautement fantaisiste (la mangaka célibataire endurcie qui se retrouve avec un gigolo sur les bras), Yui Watami a en fin de compte réalisé une œuvre finalement très réaliste sur la vie d'artiste et ses contraintes, la solitude et la dépendance affective. Le tout sans jamais tomber dans le pathos. Le récit reste frais, léger et mignon d'un bout à l'autre, occasionnellement un peu plus suggestif, mais rien de plus. Et, mine de rien, on se demande si les choses vont un jour sortir du cadre professionnel entre les deux protagonistes... car si les sentiments de Mizuho évoluent rapidement, ceux de Sôichiro, eux, restent un mystère total.

C'est donc un premier volume sympathique et prometteur pour la suite. Comme quoi, parfois, il ne faut pas se fier aux apparences !

En bref

Derrière sa couverture suggérant un titre érotique, on se retrouve avec un manga plus tranche-de-vie qu'autre chose. Une romance qui s'annonce compliquée mais surtout maîtrisée par son autrice.

7
Mon homme à tout faire
Positif

L'importance du travail de Mizuho dans l'intrigue

On ne sait vraiment pas ce que Sôichiro pense

Plus réaliste que le pitch le laisse penser

Negatif

Mizuho ne sait parfois pas ce qu'elle veut

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