Critique Manga Alice on Border road #5

Homo homini lupus est

Cinquième tome d’Alice on Border Road, et la tension est toujours autant présente ! Malgré quelques longueurs dans l’intrigue principale, les histoires et apparitions des personnages pris individuellement sont elles aussi bien menées. On regrette toutefois le fait de ne pas en savoir davantage sur la véritable histoire. On a donc tendance à oublier l’enjeu effectif de l’oeuvre, à savoir nous expliquer comment ces personnages se sont retrouvés dans ce monde post-apocalyptique. Malgré ces quelques lacunes qui pourraient être caractérisées de « sur-place », le lecteur prend toujours un grand plaisir à suivre les aventures d’Alice et des autres survivants.

Il conviendrait de faire une mention toute particulière à la neige qui occupe une place centrale dans ce volume. On le sait, cet élément naturel se retrouve tout au long du manga, au fil des chapitres. Mais c’est ici qu’il trouve non pas son apogée mais sa juste place. En effet, la neige est un élément ambivalent, à la fois calme et tumultueux. Tantôt reposant, tantôt inquiétant. Ainsi ce volume s’ouvre sur une neige qui tombe tranquillement, dans un esthétisme pur, pour se clôturer sur une neige plus violente à l’image des événements à venir et déjà perceptibles. D’ailleurs, la toute dernière case est une forêt enneigée, sans trace d’homme. L’homme n’est plus dans l’homme. La bestialité, l’instinct de survie est tout ce qu’il reste à bon nombre de personnages, que cela soit très prononcé ou non. Dès lors, l’auteur nous pose une question candide mais délurée : l’homme est-il un monstre ou le monstre un homme ? Nul doute que nous aurons la réponse très prochainement, tant la psychologie des personnages est au centre de chacun des chapitres.